Beirut – Artifacts

Et le temps passe et passe et passe. Beaucoup de choses ont changé et qui aurait pu s’imaginer que le temps serait si vite écoulé. Beirut fait le bilan calmement en se remémorant chaque instant à travers cette nouvelle compilation nommée Artifacts.

Vous l’avez donc compris, Zach Condon fait donc l’inventaire en nous proposant un double-disque composé de démos, de faces B, de reprises et autres qui s’étalent sur quinze années. Résultat des courses, nous nous retrouvons donc à 26 morceaux pour 1h30 de musique. L’occasion parfaite pour faire un voyage dans le passé et ce dès le départ avec « Elephant Gun » qui fut extrait de son EP mémorable Lon Gisland et qui trace cette rétrospective de la plus belle des manières.

Beirut permettra de mesurer l’étendard de ses influences allant de la pop baroque au psych-folk qui vont s’étendre progressivement avec des titres inédits toujours aussi enchanteurs que sont « Scenic World », « Carousels » et « Transatlantique » que les plus mordus ont découvert des années auparavant. Artifacts est en réalité un espèce de journal intime sonore qui étonne pour sa progression au niveau des influences où les instruments s’ajoutent au fur et à mesure (cuivres, cordes, accordéon, orgue Farfisa…) afin de comprendre les débuts de Zach Condon. La seconde partie d’Artifacts s’avère un brin plus expérimentale où les ascensions électroniques sont prononcées avec « Poisoning Claude » entre autres avant de montrer une facette beaucoup plus aventureuse par la suite avec « Irrlichter », « Sicily » et « Interior of A Dutch House ». La quatrième partie repose sur les faces B du groupe tels que « Fisher Island Sound »

Dans ce long périple que nous offre Beirut, j’apprécie ce côté progressif qui permet de montrer l’évolution du projet de Zach Condon qu’il a porté depuis ses 14 ans. Après, bien sûr c’est dur de tout écouter en une traite pour sa longueur. Personnellement, je retiendrais quelques titres qui m’ont beaucoup touché à savoir les ascensions expérimentales de « Autumn Tall Tales » résolument Sufjan Stevens et de « Fyodor Dormont » sans oublier la valse jazz lounge qu’est « Fountains and Tramways ». Ah et peut-être aussi la touchante reprise de « O Leaozinho » de Caetano Veloso. Pour le reste, Artifacts est un joli trésor musical que nous laisse Beirut afin de mieux partir sur de bonnes bases.

Note: 8/10