En 2020, Laurent Bardainne a réussi à se réinventer avec l’aide de son quartet fidèle qu’est Tigre d’Eau Douce avec un premier album envoûtant du nom de Love Is Everywhere (chroniqué ici). Le saxophoniste qui avait fait ses armes auprès de Poni Hoax (dont on n’arrive toujours pas à se remettre du décès brutal de Nicolas Ker) et de LOST a réussi à se faire une place solo avec son univers musical si chaleureux que l’on retrouve sur son successeur nommé Hymne au Soleil.
On ferme les yeux et on se laisse bercer par cette musique douce, solaire et dépaysante annoncée par le titre d’ouverture nommé « Oh Yeah ». Laurent Bardainne & Tigre d’Eau Douce nous enivre avec son jazz atmosphérique planant et ensoleillé où le spectre de Pharoah Sanders se fait ressentir sur des compositions instrumentales mystiques que sont « La Vie, La Vie, La Vie », « Adieu My Lord » et « Destination Danger » où la moitié de LOST fait parler ses prouesses sur son instrument de prédilection qu’est le saxophone.
Avec sa crew composée d’Arnaud Roulin (orgue Hammond), de Sylvie Daniel (basse), de Philippe Glazes (batterie) et de Roger Raspail (percussions), Laurent Bardainne continue de nous emmener loin de cette atmosphère anxiogène actuelle. C’est notamment le cas pour « Destination Danger » et « Combly Family » qui sont de parfaites illustrations de ces rayons de soleil qui parcourent dans nos oreilles curieuses.
A travers les productions épurées que sont « Verte Grenouille » comptant les chœurs de Léonore Bardainne Dherbeys ou encore « Kenya Sunrise », les véritables surprises sont les collaborations avec entre autres Célia Wa sur le spirituel « Jou En Nou Rivé » ou la perle de l’album qu’est « Oiseau » conviant la voix suave de Bertrand Belin. Avec ce second disque, Laurent Bardainne & Tigre d’Eau Douce laissera entrer le soleil avec ce jazz spirituel si somptueux et on en a vraiment besoin.
Note: 8.5/10