Plus les années passent, moins Animal Collective suscite l’intérêt. Ça va être cruel à dire mais c’est la vérité. Les derniers disques que furent Centipede Hz en 2016 et Painting With en 2016 (chroniqué ici) n’étaient pas mémorables car le groupe s’enfonçait dans une sorte de caricature avec des expérimentations bien troo grasses et sucrées. Alors forcément, lorsqu’arrive leur nouvel album intitulé Time Skiffs, on appréhende fortement. Et bien surprise !
Le désormais quatuor (Avey Tare, Panda Bear, Deakin qui est de retour dans la formation et Geologist) de Baltimore retrousse leurs manches en redéfinissant les codes de leur musique expérimentale. Ici, Animal Collective privilégie les mélodies pastorales et dose au niveau des collages notamment sur « Dragon Slayer » qui renoue avec les envolées psychédéliques et inventives rappelant les années 2000 mais qui sont remises au goût du jour avec également « Prester John » avec un final noisy déglingué et « Strung With Everything » où les harmonies vocales dignes de Beach Boys adoucissent ces arrangements bien denses.
C’est quasiment incroyable mais vrai car Animal Collective nous ramène à l’époque où ils dominaient le game aux côtés de Grizzly Bear et de Dirty Projectors avant d’entamer un virage plus qu’équivoque à la fin des années 2000-début des années 2010. Le road-trip que nous propose le quatuor se poursuit avec « Car Keys » et « Cherokee » notable pour cette fusion musicale entre beats jazzy et riffs à mi-chemin entre prog et space-rock où Avey Tare chante son nouveau train-train quotidien. Time Skiffs se poursuit à travers des épopées spirituelles avec les somptueux « We Go Back » et « Royal and Desire » interprété par Deakin qui clôture ce disque avec un panel émotionnel remarquable.
Honnêtement, j’avais lâché l’affaire avec Animal Collective depuis longtemps. Et pourtant avec Time Skiffs, ils m’ont vraiment eu sérieusement car le groupe de Baltimore renoue avec leur génie musical qui a fait un malheur sur la scène indie des années 2000. Je pense sincèrement que c’est réellement l’album qu’ils ont toujours voulu sortir depuis de nombreuses années mais ils auront en tout cas réussi à susciter de nouveau l’intérêt. Je n’ai pas peur de dire que je mettrais Time Skiffs dans le top 5 dans leur discographie entre Strawberry Jam et Merriweather Post Pavillion.
*Tonnerre d’applaudissements pour Animal Collective en slow-motion*
Note: 9/10