Qui peut s’asseoir à la table de Mitski et de se vanter d’avoir quelque peu changé le game ? Pas grand monde à priori. Quoi qu’il en soit, l’ascension fulgurante de la musicienne fut telle qu’elle est devenue en quelques sortes la coqueluche de la scène indie féminine. Trois années et demi après son emblématique Be A Cowboy (chroniqué ici), elle fait donc son grand retour triomphal avec Laurel Hell.
Vous l’avez compris, Mitski s’éloigne clairement de l’univers indie rock qu’elle avait bâti sur ses chefs-d’œuvre précédents dont Puberty 2 (chroniqué ici). L’ancienne post-adolescente est devenue adulte et donc plus mature et plus élégante que jamais. On l’entend parfaitement sur ce virage plus synthpop confirmé avec Be The Cowboy à travers des morceaux enivrants et solennels que sont « Valentine, Texas » et « Working For The Knife » avant de prendre de l’ampleur au fur et à mesure.
Plus élégante et plus sophistiquée que jamais, Mitski confirme cette transition beaucoup plus pop sans jamais trahir ses origines. D’innombrables trésors musicaux et créatifs sont à souligner notamment les sautillants « Stay Soft » ou bien encore « Everyone » et « There’s Nothing Left Here For You » où elle concilie les textes introspectifs faisant paraître sa vulnérabilité aux arrangements résolument 80’s. On y décèle du Velvet Underground sur la touchante « Heat Lightning » mais également ABBA qui est l’influence majeure de ce Laurel Hell avec « The Only Heartbreaker », « Love Me More » ou bien encore la dynamique « That’s Our Lamp » aux arrangements riches et sucrés qui sont destinés à nous surprendre encore plus.
Suivant cette trajectoire qu’elle a tissé avec Be The Cowboy, Laurel Hell est un grand disque affichant un nouveau visage de Mitski. Plus rayonnante, plus touchante et plus aventureuse que jamais, elle tutoie les sommets avec cette grâce infinie qui inonde ces nouvelles compositions.
Note: 8.5/10