Je pense que tout a été dit au sujet de Cate Le Bon donc autant aller à l’essentiel. Après une poignée de disques qui n’ont intéressé personne, la galloise atteindra des sommets avec ses albums que sont Mug Museum en 2013 mais encore ses emblématiques Crab Day en 2016 (chroniqué ici) et Reward en 2019 (chroniqué ici) qui lui a valu une nomination au Mercury Prize. Et c’est mérité d’ailleurs vu qu’il s’agit d’une de ses plus belles créations musicales, selon moi. Trois années plus tard, la musicienne galloise fait son retour en grâce avec Pompeii.
Suite à un Reward des plus appréciés et des plus personnels, cela aurait été difficile de donner suite à cela. Mais c’est mal connaître Cate Le Bon qui fait preuve une fois de plus d’inventivité musicale sans failles. Enregistré à Cardiff dans un strict confinement, la musicienne galloise jette un coup d’œil dans son rétroviseur en revisitant les années 1980 dès l’ouverture nommée « Dirt On The Bed » définitivement sombre et solennel qui plante le décor avec soin.
Même si l’ombre de feu Nico plane toujours autant dans l’interprétation de Cate Le Bon, elle et son éternel acolyte Samur Khouja (mais également Stella Mozgawa que vous et vos ancêtres connaissent ainsi que Euan Hinshelwood et Stephen Black aux saxophones) viendront puiser leur inspiration auprès du David Bowie des années 1970 et de Kate Bush en passant par Grace Jones par moment. Les synthés Yamaha DX7 dominent les titres pour les moins rythmés et brillants tels que « Moderation » et « Running Away » qui mettront en avant les textes toujours aussi abstraits de notre hôtesse avant d’embarquer vers des territoires plus arty et plus moites avec « French Boys » et « Harbour ».
Même si il s’avère moins envoûtant que Reward, Pompeii est en revanche plus aventureux et labyrinthique qui se révèle à nous à cours d’écoutes répétées. Les influences 80’s teintées de city pop japonaise et d’art-pop binaire sont parfaitement assumées et travaillées notamment sur « Cry Me Old Trouble » et sur « Remembering Me ». Cate Le Bon se réinvente pour mieux nous impressionner et c’est le cas avec ce nouveau disque prenant de plus en plus en ampleur à chaque réécoute.
Note: 10/10