Ne cherchez plus loin mais Cate Le Bon est simplement une des artistes les plus brillantes de la scène galloise. Trois années après son Crab Day qui était déjà emblématique (chroniqué ici), la musicienne reste toujours aussi prolifique et intrigante. Après avoir posé sa patte sur les disques de Deerhunter (chroniqué ici) et de Tim Presley (chroniqué ici), la moitié de DRINKS signe à s’y méprendre sa plus belle oeuvre solo nommée Reward chez Mexican Summer.
Pour la première fois, Cate Le Bon a décidé de faire tomber le masque. C’est en s’éloignant de tout pour aller chercher de l’inspiration du côté du parc national du Lake Districk dans le Nord-Ouest de l’Angleterre en 2017 afin de donner naissance à ce Reward. Et très vite, son art-pop se fait des plus touchants et des plus maîtrisés comme l’atteste les trois premiers titres aussi bien mélodiques que doucement mélancoliques que sont « Miami » avec une guitare synthétique et quelques notes de saxophone mais également les lumineux « Daylight Matters » et « Home To You » qui met en valeur l’interprétation plus que vulnérable de la musicienne galloise.
Même si son aspect avant-gardiste et proto est totalement dilué sur cette dernière sortie, elle n’hésite pas à faire appel à son côté freak et étrange sur « Mother’s Mother’s Magazines » rappelant les ambiances dignes de Low de David Bowie sans oublier « Here It Comes Again ». Bien évidemment Cate Le Bon n’est pas tout à fait seule dans cette « retraite spirituelle ». Elle a fait appel à Stella Mozgawa de Warpaint (plus rien ne m’étonne), Josh Klinghoffer de Red Hot Chili Peppers mais également Stephen Black et son éternel collaborateur Huw Evans. Et ah oui, si vous tendez bien l’oreille, on peut entendre la voix de Kurt Vile sur l’art-pop binaire et gentiment bancal « Magnificent Gestures ».
Pour le reste, on se laissera bercer par la douceur et l’étrange mélancolie des morceaux comme « Sad Nudes » mené au piano ou encore la touchante conclusion qu’est « Meet The Man » où piano et saxophone sont mis à l’avant. Parfois se couper du monde pour mieux se ressourcer, cela amène à du bon. Voire du très très bon, même et Cate Le Bon l’a très bien compris. Et je n’ai pas peur de le penser mais Reward restera une des œuvres majeures de sa discographie.
Note: 10/10