On se souviendra longtemps quand Fishbach avait débarqué sur la scène musicale avec son premier album nommé A ta merci au début de l’année 2017 (chroniqué ici). Et je me souviendrais surtout de l’impact de ce disque et de cette musicienne qui aura chamboulé toute l’Hexagone. Personnellement, j’ai toujours pensé que c’était un bon projet mais trouvais que les gens en faisaient trop, comme d’habitude. Quoi qu’il en soit, galvanisée par ce succès, elle ira quelque peu s’absenter du game pendant un petit bout de temps. Et beaucoup d’entre nous se demandaient si elle allait revenir ou pas ou si ce succès ne serait qu’éphémère. Et bien surprise, elle revient donc cinq années plus tard avec son successeur tant attendu comme le Messie du nom de Avec les yeux.
Avec Fishbach, il faut toujours s’attendre à un voyage dans le temps mais elle est prête à nous raconter ses longues années d’absence. On embarque avec un « Dans un fou rire » où elle clame s’éloigner des réseaux sociaux et de ne pas donner son avis sur tout et préfère nous emmener dans un monde fantasmagorique avec des textes à double-sens. Le périple est amorcé avec les influences surf-rock de « De l’instinct » avant de nous dévoiler des hymnes 80’s taillés pour la FM et les stades à savoir « Masque d’or » et « Tu es en vie » renouant avec toute l’exubérance de la musicienne que l’on avait apprécié sur son premier album.
Sur Avec les yeux comptant Michael Declerck à la production, Fishbach va aussi bien jouer avec ses textes tantôt cryptiques tantôt personnels. On retiendra entre autres la touchante « Quitter la ville » aux allures western ou bien encore cette fusion entre new-wave et hard-rock mais efficace sur « La foudre » et « Téléportation » où elle continue cette affiliation envers Catherine Ringer (son timbre de voix reste toujours aussi marquant) ou encore envers Kirin J Callinan et Sean Nicholas Savage au niveau des influences musicales.
Les ambiances 80’s restent toujours au menu tandis que cette fusion entre new wave, disco et pop française kitch reste le dada de Fishbach. Il n’empêche que sur Avec les yeux, elle s’ouvre à de nouvelles sonorités et cela s’entend également sur une ballade solennelle au piano du nom de « Arabesques » en guise de clôture. Alors bien sûr, je verrais certainement venir les « meilleur album de l’année 2022 » en soi mais il n’empêche qu’elle saura entretenir sa part du mystère en nous emmenant dans son monde ensorcelant comme elle a pu le faire cinq années auparavant et elle le confirme ici et à l’avenir. Prochain retour en 2027 du coup ?
Note: 7.5/10