SASAMI – Squeeze

Lorsque Sasami Ashworth avait quitté le groupe Cherry Glazerr, elle était promue à une grande carrière solo. C’était notamment le cas avec son premier album paru en 2019 (chroniqué ici) qui fut une belle collection de morceaux rêveurs à la frontière du shoegaze et de l’indie rock pur et dur. Forcément, celle, qui a collaboré avec la crème de la crème jusqu’à produire le dernier album de Hand Habits (chroniqué ici), était attendue au tournant. Et voici son retour avec son successeur nommé Squeeze.

SASAMI est donc de retour mais pas forcément là où on l’attendait. Comme 99% des musicien.ne.s, l’artiste californienne a subi les conséquences de la pandémie et de toute cette folie qui en a découlé de cela. Sa santé mentale en a pris un coup et a décidé de passer du côté obscur sur Squeeze. On le savait déjà que ça allait être différent car on se souvient qu’elle avait repris « Toxicity » de System Of A Down il y a peu de temps donc le virage nu metal était attendu notamment sur « Skin A Rat » qui ouvre ce nouveau disque.

Sur Squeeze qui regroupe également un line-up de taré (King Tuff, les membres de Barishi, de Moaning, de No Home, de Megadeth, de Hand Habits…), SASAMI ouvre les champs du possible tout en faisant parler son côté plus brutal que jamais. On passe de moments tantôt industriels avec « Say It » aux influences 90’s tels que « The Greatest » et « Need It To Work » montrant toute sa versatilité tandis que notre hôtesse se bat contre ses démons pour prouver sa badasserie. Quelques moments d’accalmie sont à prévoir avec entre autres « Tried To Understand » et « Make It Right » mettant encore une fois son talent vocal vaporeux et chaleureux avant de repartir dans les terrains metal avec « Sorry Entertainer » qui est en réalité une reprise du regretté Daniel Johnston.

Après de bons moments explosifs en tous genres, la mélancolie revient au premier plan où SASAMI affiche pour de bon sa vulnérabilité avec la pop classieuse et dramatique qu’est « Not A Love Song » ayant de quoi rappeler Mitski par moments. Avec Squeeze, elle affiche une facette plus ténébreuse et plus diabolique avant de révéler sa véritable patte artistique qui se montre plus audacieuse que jamais.

Note: 8.5/10