En l’espace de deux albums, Ibeyi est devenue une véritable force musicale qui a laissé personne indifférente. Le duo de julelles franco-cubaines a mis tout le monde d’accord avec leur second disque nommé Ash qui est rapidement devenu un incontournable (chroniqué ici) leur ayant permis d’avoir une reconnaissance internationale. Après quatre années et demi de silence radio, il est temps pour elles de revenir nous enivrer avec leur successeur qui s’intitule Spell 31.
Avec ces dix titres pour 25 minutes de musique (?!), Ibeyi continue de nous charmer en célébrant l’amour et le respect mutuel mais également les souvenirs vivaces et autres traditions qui vibrent en elles. Les harmonies vocales de Naomi et de Lisa-Kaindé Diaz résonnent toujours autant car elles sentent aussi bien la joie que la nostalgie marquée par la douleur et la disparition d’êtres chers à travers des titres vibrants et dépaysants tels que la charmante introduction nommée « Sangoma » avant d’enchaîner avec les entêtants « Sister 2 Sister » et « Creature (Perfect) ».
Spell 31 emprunte un virage intrigant où Ibeyi s’éloigne intelligemment des compositions squelettiques et minimalistes qui ont fait leur incroyable renommée en insistant un peu plus sur le rythme et les influences centrées sur le monde. C’est également l’occasion pour les jumelles franco-cubaines de s’essayer vers des collaborations extérieures avec Pa Salieu sur « Made Of Gold » mais également la superstar Jorja Smith qui aurait pu se faire passer pour la troisième sœur Diaz sur « Lavender & Red Roses » et Berwyn posant sa patte si remarquée sur « Rise Above ». Pour le reste, Ibeyi reste méthodique et plus résiliant avec des compositions sentant toute la passion telles que les involontairement thérapeutiques « Tears Are Our Medicine » et « Los Muertos » en guise de conclusion vibrante.
Malgré sa courte durée, Spell 31 est un retour triomphal pour Ibeyi qui assure une transition pour la moins réussie. Plus confiantes et plus ancrées dans leurs traditions pour mieux repousser leurs limites, les jumelles franco-cubaines nous en font voir de toutes les couleurs. Pour ma part, j’apprécie le disque même si le souvenir indélébile d’Ash reste toujours aussi présent.
Note: 8.5/10