Vous pensez vraiment que black midi va vraiment s’assagir après leur second album Calvacade (chroniqué ici) ? Et bien non. Après nous avoir mis sens dessus dessous avec leurs deux disques rapidement devenus des incontournables, le groupe britannique a beau être amputé d’un membre mais cela ne les empêche pas de sortir de la norme comme bon leur semble. Et surtout pas avec leur dernière sortie intitulée Hellfire.
Ici, black midi parvient à conjuguer le côté brut et déjanté de Schlagenheim (chroniqué ici) et les aspects mélodiques de Calvacade tout en repoussant encore plus les limites de leur créativité musicale. Toujours aussi théâtral et fougueux dans l’âme, Hellfire viendra un peu plus puiser dans le côté du free-jazz et des ambiances de music-hall à travers leur noise-rock joyeusement bordélique et scénarisé. C’est notamment le cas lors de l’écoute du morceau-titre introductif plantant le décor de façon magistrale avant d’enchaîner avec les excentricités mélodiques et jazzy de « Sugar/Tsu » ou d’autres plus hispaniques de « Eat Men Eat ».
Le groupe londonien ira mettre en œuvre des personnages peu fréquentables et désagréables mais dont on suit la trame avec attention tant ils restent malgré attachants. Hellfire nous accueille de la plus belle des manières avec les allures country de « Still » sans oublier des ambiances dignes de comédie musicale avec « The Race Is About To Begin » et « Dangerous Liaisons » s’enchaînant avec une fluidité remarquable. black midi continue de mêler diverses influences pour mieux nous en faire voir de toutes les couleurs mais aussi exprimer leurs prouesses respectives notamment sur « Welcome To Hell » et « 27 Questions » volontairement grandiloquents. Une autre preuve que le groupe n’a pas fini de nous impressionner.
Note: 9/10