Personne n’a pu échapper à la tornade Zaho de Sagazan depuis un an maintenant. Révélée l’année dernière, la jeune auteure-compositrice-interprète originaire de Saint-Nazaire a vu son chemin tout tracé en faisant la première partie de l’ultime tournée de Mansfield.TYA entre autres. Et c’est dire qu’elle s’est faite désirer mais trêve d’impatience: voici venir son tout premier long-format intitulé La Symphonie des Éclairs.
Très rapidement, Zaho de Sagazan sort des sentiers battus en nous offrant un voyage intersidéral absolument hors du commun. On devine aisément ses influences musicales allant d’Air à Kraftwerk en passant par Pierre Massiera et la chanson française pure et dure qui sont parfaitement distillées sur des morceaux aériens et cosmiques à l’image du titre d’ouverture nommé « La fontaine de sang » où elle réussit à s’ouvrir à nous sans pudeur et avec poésie. Elle enfonce le clou avec d’autres perles venues d’ailleurs telles que « Aspiration » et « Les dormantes » totalement ensorcelants.
Ce qui interpelle à l’écoute de ce premier disque, c’est deux choses. Tout d’abord, l’interprétation grave et théâtrale de Zaho de Sagazan qui réussit à procurer d’innombrables frissons à travers des arrangements peaufinés de « Langage » ou de « Je rêve » nous transportant dans les années 1970-1980 mais tout de même remis au goût du jour. Le second aspect est sa plume tantôt romantique (« Dis-moi que tu m’aimes », « Mon inconnu ») qu’intimiste (« La symphonie des éclairs », « Mon corps ») montrant que la native de Saint-Nazaire a un talent indéniable pour parler aussi bien d’amour que de ses frustrations personnelles en tous genres.
Comme la sensation d’être incomprise depuis son enfance avec le rythmé « Tristesse » et le sublime final nommé « Ne te regarde pas » avec un début intimiste prenant une tournure plus universelle pour un résultat hors du commun. Pour un premier album, Zaho de Sagazan honore un concept maîtrisé de bout en bout où ses influences, son jardin secret et son interprétation suffiront à mettre tout le monde d’accord.
Note: 7.5/10