Tout laisse à penser que Wednesday continue de monter en puissance avec une discographie irréprochable. Le quintet indie rock d’Asheville avait signé un troisième album remarquable du nom de Twin Plagues à l’été 2021 (chroniqué ici) avant que MJ Lenderman récidive l’année suivante avec l’excellent disque solo nommé Boat Songs (chroniqué ici). Maintenant qu’ils attirent toute l’attention, le groupe met les bouchées doubles avec Rat Saw God.
Wednesday retrousse leurs manches avec un disque intense et percutant. On en veut pour preuve des morceaux électriques à l’image de « Hot Rotten Grass Smell » qui ouvre le bal mais également de « Got Shocked » et de « Bath County » sentant bon les années 1990 mais avec une pointe d’inspiration bien sentie tandis que l’interprétation de Karly Hartzmann continue de nous ensorceler. Mais ça, ce n’est rien comparé à la pièce maîtresse qui se nomme « Bull Believer » placée en seconde position qui tire son épingle du jeu pendant huit bonnes minutes de déluge noisy où on retrouve notre vocalise tiraillée entre la nonchalance de Courtney Barnett et la rage incontrôlable d’Alicia Bognanno avant de laisser place aux hurlements hystériques qui complètent parfaitement la fougue du morceau. Un très grand moment car on aurait imaginé ce morceau à mi-chemin entre grunge et shoegaze placé en fin de disque, ce qui est cocasse quand on y repense !
Au milieu de ces tueries électriques résonnent tout de même quelques accalmies. Wednesday n’a pas non plus abandonné leurs influences un brin country et notamment à travers les somptueux « Formula One » interprété par MJ Lenderman évoquant les doux souvenirs de Boat Songs mais aussi avec « Chosen To Deserve » où la lap-steel s’accorde parfaitement aux riffs aiguisés. Il n’empêche que Rat Saw God reste sans conteste leur disque le plus ambitieux et le plus varié de leur discographie avec également des titres toujours aussi denses à l’image de « Turkey Vultures » et de « TV In The Gas Pump » au mur du son impressionnant ou bien encore le plus hybride et déchirant « What’s So Funny » aux doux relents de slowcore.
Avec ce nouvel album, Wednesday ira s’imposer comme étant un des groupes phares de la scène indie rock américaine de cette nouvelle décennie et il y a fort à parier que l’on placera tous nos espoirs sur eux dans les jours à venir.
Note: 10/10