Grand Blanc – Halo

Un autre grand retour que l’on attendait avec tant d’impatience est bien sûr celui de Grand Blanc. Inutile de rappeler leurs faits d’arme mais toujours est-il qu’ils ont longtemps été les fers de lance en matière de coldwave à la française avec deux disques dont le fameux Image au Mur paru en 2018 (chroniqué ici). Suite à cela, le quatuor originaire de Metz qui a effectué une tournée mondiale par la suite avait quelque peu disparu de la circulation pendant quelques années… avant de revenir comme une fleur avec leur troisième disque tant attendu du nom de Halo.

Vous vous en souvenez sûrement mais il m’a fallu du temps pour adhérer au style de Grand Blanc. Leur second disque m’avait pourtant convaincu avec des compositions plus raffinées et plus ambitieuses. Donc forcément lorsqu’ils reviennent avec Halo, je me suis dit qu’ils allaient confirmer une bonne fois pour toutes. Et puis, j’ai appuyé sur la touche Play.

S’ouvrant sur « Loon », on pénètre dans un nouveau monde. Et c’est là que subissent les premières interrogations: où sont les synthés ? Où sont les influences coldwave tonitruantes ? Est-ce vraiment du Grand Blanc ? Pourtant, la douce voix de Camille Delvecchio résonne et émeut toujours autant mais sous des accords de guitare acoustique et de textures discrètes et cristallines. Le groupe vire t-il à la dream-folk ? Il semblerait que oui car voici venir d’autres perles éthérées et dépouillées que sont « Orange » et « Dans le jardin la nuit » où l’on retrouve la voix  de Benoît David confirment ce virage aussi bien radical qu’inattendu.

En y écoutant de plus près, Halo est en réalité une volonté de se reconnecter à la nature et de contempler les paysages loin de Paris et de Belleville afin d’avoir une nouvelle source d’inspiration. Grand Blanc semble avoir puisé son inspiration auprès de la scène slowcore/dream-folk de Philadelphie avec le label Orindal Records qui prime abord et on est agréablement surpris lors des écoutes des ballades somptueuses que sont «Nayan », « Immensité» ou bien également « Pyramide ». À travers des accords de guitare ou de notes de harpe suspendues, on contemple avec eux des paysages déserts et cristallins qui sont symbolisés par des mélodies limpides et poétiques telles que « Pluie bleue », « Oiseau » et « Fleur » avec ces textures fantomatiques que n’auraient renié Grouper ou bien même Sparklehorse sans oublier Gia Margaret.

Les influences dream-folk se diluent petit à petit afin de faire revenir les secousses électroniques sur la fin de l’album avec « Cercle » beaucoup plus tonitruant que jamais afin de prouver que Grand Blanc n’est pas en réelle rupture à leur passé. Quoi qu’il en soit, ce Halo est une incroyable surprise de la part de Grand Blanc qui cherche à bousculer les codes en proposant une musique aérienne, poétique et épurée incitant à contempler de nouveaux paysages si paisibles. Un revirement artistique qui leur va à ravir, ceci dit.

Note: 8.5/10