En 2019, nous avions eu l’agréable surprise de taper du pied en compagnie d’Iguana Death Cult. Le groupe néerlandais nous avait offert du bon gros son avec leur album nommé Nude Casino (chroniqué ici) qui leur a permis d’acquérir un certain statut sur la scène européenne. De l’eau a coulé sous les ponts et le groupe a encore des choses à dire, comme l’atteste leur tout nouveau disque intitulé Echo Palace.
C’est en faisant le grand écart entre post-punk et no-wave qu’Iguana Death Cult fait parler leur verve toujours aussi percutante. Puisant leur inspiration auprès des dernières années rongées par l’interminable pandémie et de voir comment la perception des gens ont changé à cause de cet événement, le groupe tacle les complotistes mais aussi les politiques incompétents qui vont avec. Et ils n’y vont pas par quatre chemins dès le départ avec « Paper Straws » aux rythmes à la fois effrénés et laid-back avant d’enfoncer le clou avec des titres ciselés tels que « Pusherman » et « Sunny Side Up » aux riffs savamment aiguisés que l’on repassera en boucle indéfiniment.
C’est en marchant sur les pas de Parquet Courts mais aussi de Mush et de Viagra Boys qu’Iguana Death Cult compte s’imposer une fois de plus. Leur post-punk quelque peu jazzy et méthodique donne naissance à des morceaux entraînants à l’image de « Sensory Overload » avec un solo de saxophone raffiné ou encore de « Conference To Conference » et « Oh No » rappelant du Gang of Four par moments. Le groupe n’est jamais avare en inspiration et affine un peu plus leur musique incisive avec le groove infectieux de « I Just Want A House » et les rythmiques hypnotiques de « Heaven In Disorder » et « Radio Brainwave ». Avec Echo Palace, Iguana Death Cult trouve l’équation parfaite entre musique acérée et textes sarcastiques faisant l’état d’un monde en perpétuelle perdition.
Note: 8.5/10