Loraine James – Gentle Confrontation

Chaque année, on prend notre rendez-vous avec Loraine James. La désormais prolifique productrice londonienne continue de marquer son territoire avec son style inimitable à coups de sorties remarquables. Un an après son Building Something Beautiful For Me (chroniqué ici), elle bouscule de nouveau les codes avec Gentle Confrontation.

Au programme de ces seize titres, Loraine James se met à nu. En mélangeant sans vergogne IDM, jazz, ambient, juke, R&B alternatif, jungle et footwork, la londonienne offre un voyage introspectif hors du commun s’ouvrant sur le morceau-titre où les cordes frémissantes mènent la danse avec que des breakbeats nerveux emportent tout sur leur passage. De quoi débuter ce Gentle Confrontation comme il se doit avec également « 2003 » où elle s’ouvre sans pudeur sur son enfance avec sa voix hésitante et tremblotante ainsi que le bien-nommé « Glitch The System (Glitch Bitch 2) ».

Tantôt nostalgique et touchant avec « Cards With The Grandparents » où les synthés moelleux se mélangent à un moment d’intimité touchant avec notre hôtesse et ses grandparents tantôt cérébral avec « I DM U » où la frontière entre drill’n’bass et IDM est mince avant que Morgan Simspon, batteur de black midi, nous époustoufle avec un solo endiablé, Gentle Confrontation est une grande œuvre. Loraine James n’hésite pas non plus à convier de grands noms tels que keiyaA le temps d’un « Let U Go » cotonneux ou encore RiTchie qui la rassure sur « Déjà vu ». Eden Samara vient lui prêter main forte sur les allures dub de « Try For Me » tandis que Contour l’accompagne sur un « Saying Goodbye » avec ce subtil sample de Telefon Tel-Aviv.

Cette intense thérapie musicale exprimée notamment sur « Tired of Me » ou sur « I’m Trying To Love Myself » (avec en prime un sample de DNTEL) est un nouvel accomplissement artistique pour Loraine James. Avec ce mélange des genres et cette introspection aussi complexe que salvatrice, elle réussit à nous envoûter avec ce Gentle Confrontation réglant avec classe ses conflits intérieurs qui la rongeaient depuis des années.

Note: 8/10