IDLES – TANGK

Ce n’est plus un secret pour personne mais le retour d’IDLES est toujours un événement dans l’indiesphère actuelle. On avait laissé nos vilains garnements de Bristol avec un CRAWLER des plus audacieux en 2021 (chroniqué ici). Cette année, nos cinq bonhommes vont redoubler d’ambitions avec un TANGK qui s’annonce riche en surprises.

Cette fois-ci, Joe Talbot et ses compères s’entourent de Nigel Godrich et de Kenny Beats pour cette nouvelle aventure musicale qui s’annonce surprenante. Tout simplement parce que TANGK se veut plus sentimental. Ah oui ? Nos punks adorés de Bristol qui crachent leur bile sur le monde capitaliste décident de chanter l’amour ? Les bras m’en tombent. Il n’y a qu’à juger les écoutes de « IDEA 01 » où Joe Talbot se livre sur ses failles et sa vulnérabilité en tous genres ou bien même du bouleversant « A Gospel » prouvant que les cinq musiciens peuvent toucher son auditoire avec cette progression mélodique renversante sans oublier « Roy » avec son côté rétro peu déplaisant et épileptique.

Et vous pensez vraiment qu’IDLES allait miser sur le calme et la mélancolie ? Pas tout de suite, voulez-vous ? Ça reste quand même du IDLES avec une bonne dose de punk contestataire et anarchique qui est notable sur « Gift Horse » ou sur « Hall and Oates » aux accents plus proto. Mais de l’autre côté, les cinq vilains garnements de Bristol viendront élargir leur palette musicale avec les allures dance-punk du bien nommé « Dancer » en compagnie de la clique de LCD Soundsystem sans oublier les influences grime de « POP POP POP » ou les synthés vertigineux de « Gratitude » rappelant du Boards of Canada ou de Mount Kimbie.

Cette ouverture musicale qui est aussi caractérisée par l’ambitieux « Jungle » témoignant de l’incroyable alchimie du duo Beavis/Devonshire fera de ce TANGK un disque plus que surprenant. Rajoutons cela à la production experte de Nigel Godrich qui se montre plus froide que jamais et pointilleuse de Kenny Beats qui affichent une nouvelle facette d’IDLES. N’abandonnant tout de même pas le côté contestataire des débuts, nos garnements de Bristol offrent un album aussi bien cathartique que passionné.

Note: 9/10