Inutile de préciser de nouveau le passage à vide qu’a vécu Real Estate ces dernières années. Il n’empêche que le quintet du New Jersey était en quête de renouveau afin de faire table rase du passé avec leur précédent album nommé The Main Thing (chroniqué ici) qui fut malheureusement éclipsé par le confinement. Mais ils ne baissent pas les bras pour autant car Martin Courtney et sa bande poursuivent leur processus de rédemption avec Daniel.
S’ouvrant sur un « Somebody New » des plus aériens et doux-amers, on navigue en terrains connus avec Real Estate. La voix harmonieuse de Martin Courtney ainsi que les guitares mélodiques et limpides résonnent toujours autant à travers ce Daniel qui est un subtil clin-d’œil à leur producteur Daniel Tashuan (Kacey Musgraves) leur apportant un souffle nouveau notamment lors des écoutes des ritournelles cristallines telles que « Water Underground » et « Flowers ».
Il ne fait aucun doute que la jangle-pop de Real Estate continue de rayonner sans jamais être redondant. Le groupe du New Jersey basé à Brooklyn n’a jamais sonné aussi inspiré notamment sur les allures psychédéliques de « Market Street » ou le groove sensuel de « Freeze Brain » avec ces bongos irrésistibles. On y décèle des airs d’Americana sur « Victoria » interprété par Alex Bleeker avec cette lap-steel qui nous enivre avant de retourner vers leurs sentiers battus avec les harmonieux « Airdrop » aux synthés bien sentis et « Interior ».
On sent ainsi que le groupe avait besoin de ce nouveau souffle à travers des questions existentielles qui trouveront leurs éléments de réponse tout au long de ce Daniel qui se clôture avec un « You Are Here » de toute beauté. Tout en finesse, Real Estate renoue avec l’élégance des débuts tout en naviguant vers de nouveaux horizons comme il se doit. À écouter lors des futurs rayons de soleil.
Note: 8.5/10