Gwendoline – C’est à moi ça

En janvier 2022, on s’était pris une sacrée claque en compagnie de Gwendoline avec leur premier album nommé Après, c’est gobelet (chroniqué ici). Le duo rennais s’était imposé avec leur style musical si original qu’ils appellent shlagwave où on suivait avec attention leurs mésaventures et autres beuveries, entre déboires et autres désillusions. Bien entendu, ils ont rapidement marqué le paysage francophone avec leur univers, à un tel point qu’ils sont attendus au tournant avec leur successeur nommé C’est à moi ça paru chez Born Bad Records.

Maintenant que les yeux sont rivés sur eux, on voit ainsi Pierre Barrett et Mickaël Olivette poser les visages cachés par leurs mains pour tenter surement d’échapper au star system. Mais Gwendoline qui fait parti de la sainte trinité du collectif La Grande Triple Alliance internationale de l’Est (comptant notamment Jessica 93, Ventre de Biche et Noir Boy George) ne compte pas changer de recette comme le prouve le morceau d’ouverture nommé « Conspire » avec cette dose de cynisme et d’autodérision si caractéristique. C’est à moi ça mêle ainsi coldwave à la française tout en narrant le quotidien éprouvant de deux provinciaux qui souhaitent se barrer ou encore leurs vacances au camping, l’alcoolisme dépressif à travers « Clubs » ou encore « Si j’préfère » où cette dose de réalisme ira nous faire frémir comme jamais, car ce monde est géniaaaaaaaaaal.

Gwendoline dézingue tout sur son passage avec des hymnes que l’on chantera à tue-tête au fond d’un bar PMU des refrains efficaces de « Rock 2000 » étrangement mélodique mais encore de « Héros national » (« J’voudrais être un héros national comme le flic sur TMC/Cédric à Thionville, qui fait du social, j’veux passer à la télé », chantent-ils). Sans le vouloir et avec beaucoup de désinvolture, le duo réussit à toucher le cœur de son auditoire à travers des récits (auto)biographiques aussi bien des losers que l’on retrouve dans des bistrots que d’une génération continuant de faire la fête tout en fuyant la dureté de la vie d’adulte (ainsi que le capitalisme, qu’on ne s’en doute pas) avec « Merci la ville » et « Le sang de Papa ».

Toutefois, avec C’est à moi ça qui se clôture avec la tonitruante conclusion qu’est « Parce que j’ai rêve d’être riche », Gwendoline revient avec de nouveaux hymnes que l’on chantera avec un 8.6 à la main. Le duo rennais réussit à retranscrire cette nouvelle génération vivant dans une société absolument anxiogène et apporte, ironiquement, une bouffée d’air frais et un cri du cœur truffé d’ironie et de sincérité. Et oui, la vie c’est dur putain !

Note: 8/10