On se souviendra longtemps du sixième album de Ride que fut This Is Not A Safe Place il y a quatre années et demi de cela (chroniqué ici). Le légendaire groupe de shoegaze venu d’Oxford nous avait offert un périple plus mélodique et aérien leur permettant de rectifier le tir après leur reformation. De l’eau a coulé sous les ponts et l’heure est venue pour eux de frapper fort avec leur successeur tant attendu du nom d’Interplay.
Démarrant en trombe avec un « Peace Sign » des plus entraînants et des plus incisives rappelant l’ère allemande expérimentale des années 1970, Ride renoue avec un son plus percutant sans jamais perdre ce côté lancinant qui aura fait leur renommée. Andy Bell, Mark Gardener et ses compères continuent de nous fasciner avec également « Last Frontier » à mi-chemin entre David Bowie et The Lightning Seeds des débuts qui suit et inaugure un Interplay pour le moins dantesque.
Ce qui étonne d’emblée sur ce septième disque est cette hétérogénéité qui fera avant tout sa cohésion. On en veut pour preuve des moments audacieux à l’image de « Light In A Quiet Room » scindé en deux parties distinctes allant des ambiances psychédéliques lancinantes à un final plus électrique et bruitiste mais également de « Monaco » légèrement synthétique et dansant rappelant quelque peu Tears For Fears ainsi que de « Essaouira » frôlant les influences dub. Ride fera rugir les guitares à bon escient comme sur « Midnight Rider » très Talk Talk dans l’âme et sur « Portland Rocks » avant de s’aventurer vers des moments plus contemplatifs avec la conclusion aérienne du nom de « Yesterday Is Just A Song ».
Vous l’avez compris, ce Interplay est un incroyable voyage sonique. Ride saura nous surprendre à travers une musique beaucoup plus aventureuse allant au-delà du shoegaze afin de livrer une épopée audacieuse et ô combien maîtrisée de bout en bout. Un incroyable coup de maître de la part des légendes d’Oxford.
Note: 8.5/10