Le 11 octobre 2015 aura été une date macabre pour Camera Obscura. Tout le monde se souviendra de la triste nouvelle suite à la disparition de Carey Lander, claviériste et fondateur du groupe, laissant le reste des membres dans un deuil qui paraissait insurmontable. Tout laissait penser que le groupe écossais était de l’histoire. Mais il faudra attendre presque une décennie pour prouver le contraire avec leur nouvel album tant attendu du nom de Look To The East, Look To The West.
Faisant suite à un Desire Lines paru en 2013 des plus sous-estimés, Camera Obscura dresse un portrait général suite à cette tragédie qui les a fragilisé. Fort heureusement, la twee-pop des écossais continue de nous envoûter dès le départ avec un « Liberty Print » somptueux où la sublime interprétation de Tracyanne Campbell nous laisse bouche-bée une fois de plus. En convoquant leur fidèle acolyte Jari Haapalainen, le groupe écossais revient à l’essentiel avec un son plus sophistiqué que jamais. Ce que l’on ressent lors des écoutes des synthés atmosphériques de « We’re Going To Make It In A Man’s World » montrant la détermination de Tracyanne Campbell ou bien encore des sonorités gentiment Honky Tonk sur « Big Love » et « The Light Nights » mettant en avant la pedal steel harmonieusement.
Aussi bien onirique que catchy, Look To The East, Look To The West n’aura pas fini de nous étonner. Camera Obscura n’hésitera pas à insuffler un vent d’Americana et de soul à travers des compositions plus douces-amères que jamais telles que « Denon » divinement vintage ou bien encore « Baby Huey (Hard Times) » et «Pop Goes Pop » où ils laissent définitivement les reverbs contrairement aux albums précédents. Bien évidemment, une pointe de mélancolie reste toujours aussi présente notamment sur la déchirante ballade nommée « Sugar Almond » où l’interprétation de Tracyanne Campbell nous émeut comme jamais rappelant que le deuil est toujours une étape difficile à surmonter malgré cette volonté de persévérance.
Et en ce sens, Look To The East, Look To The West qui s’achève avec la ballade du même nom est un incroyable retour aux sources de la part d’une des formations les plus intrigantes de la scène écossaise car Camera Obscura surgit tel un phénix de l’indie pop.
Note: 8.5/10