Fake Fruit – Mucho Mistrust

Souvenez-vous lorsque Fake Fruit avait effectué une entrée fracassante au printemps 2021 avec leur premier album (chroniqué ici). Le trio d’Oakland nous avait impressionné avec leur incroyable fusion entre post-punk et garage-rock pour un résultat ébouriffant leur ayant permis d’acquérir une notoriété dans l’indie rock underground américain. Cette année, ils font leur retour chez Carpark Records avec leur successeur tant attendu du nom de Mucho Mistrust.

Hannah D’Amato (chant, guitare, basse), Alex Post (guitare, basse, chœurs) et Miles MacDiarmid (batterie) rebranchent leurs instruments pour foutre de nouveau le bordel. Et il faut dire qu’Hannah D’Amato se fâche tout rouge dès le départ avec « See It That Way » aux riffs aiguisés où elle déplore le comportement abusif de son ex-partenaire (« Who taught you to behave this way ? », chante-t-elle) avant de tout envoyer valser sur les brûlots post-punk UK tels que « Gotta Meet You » aux airs de no wave avec un solo de saxophone déjanté en prime ou encore le nerveux « Psycho ».

Mucho Mistrust est un véritable défouloir de la part de Fake Fruit où le trio d’Oakland s’en donne à cœur joie notamment sur « Well Song » mi-Velvet Underground mi-Teenage Fanclub dans l’âme ou bien également sur le mid-tempo catchy et solennel qu’est « Ponies ». On appréciera aussi bien l’alchimie vocal du tandem D’Amato/Post sur « Long Island Iced Tea » que l’énergie infectieuse de « Venetian Blinds » où Alex Post raconte son malaise général mais qui synthétise avec brio ce second disque résolument impeccable de bout en bout. On citera également « Cause of Death » frôlant le shoegaze et racontant les effets pervers d’avoir un crush ainsi que des moments plus mélodiques que sont « Sap » et « Too Soon » prouvant que Fake Fruit n’aura pas fini de nous en faire voir de tous les couleurs. Il en résulte un Mucho Mistrust énergique, impulsif mais ô combien rafraîchissant et nombreux devraient en prendre de la graine.

Note: 8.5/10