Illuminati Hotties – Power

Ce n’est plus un secret pour personne mais depuis plusieurs années, Illuminati Hotties monte en puissance sur la scène indie rock américaine. Sarah Tudzin a réussi à s’imposer avec une discographie solide tandis qu’elle a imposé sa patte pour plusieurs artistes et groupes (Pom Pom Squad, boygenius, Speedy Ortiz…), ce qui n’est pas rien. C’est en maintenant un rythme d’un album tous les trois ans que la musicienne américaine compte retrousser ses manches pour un troisième album événement intitulé Power.

Faisant suite à son prédécesseur nommé Let Me Do One More (chroniqué ici), Illuminati Hotties reprend là où elle s’est arrêtée trois ans plus tôt. Elle frappe de nouveau très fort dès le départ avec « Can’t Be Still » définitivement addictif où elle détaille ses passages à vide à cause de son TDAH (« I triple-book my Saturdays, but I pretend my program keeps me from freaking out », chante-t-elle) mais également avec « Throw (Life Raft) » aux guitares quasiment shoegaze et l’inquiétant « Rot » où elle affiche sa vulnérabilité face à la disparition de sa propre mère suite à un cancer.

On pourra ainsi penser au fait que Power soit son disque le plus personnel de sa discographie. Parlant aussi bien de sa romance actuelle sur « I Would Like, Still Love You » mais aussi sur les allures pop-punk de « Falling In Love With Somebody Better » et « Sleeping In » aux harmonies vocales sucrées réussies que de ses luttes du quotidien sur le catchy et groovy « YSL », Illuminati Hotties reste attachante malgré tout. Et surtout qu’elle convie le britannique Cavetown pour un « Didn’t » parlant de leurs moments d’errance ou encore Sadie Dupuis alias Sad13 pour un « What’s The Fuzz » des plus grungy, elle réussit à trouver les mots justes par rapport à son quotidien riche en péripéties et ce jusqu’à un « Everything Changes » qui est un hommage touchant à sa mère.

Avec Power, Illuminati Hotties prouve qu’elle n’a pas fini de gagner du terrain sur la scène indie rock américaine. Avec sa plume aiguisée et ses compositions bien amenées, elle repousse les limites de sa créativité tout en nous touchant au plus haut point. Peut-être que son pouvoir réside là, qui sait ?

Note: 8/10