Magdalena Bay – Imaginal Disk

A l’automne 2021, le monde était tombé sous le charme du duo Magdalena Bay avec un premier album percutant du nom de Mercurial World (chroniqué ici). Le duo californien composé de Mica Tenenbaum and Matthew Lewin était monté en puissance avec leur univers musical avant-gardiste absolument hallucinant et fascinant leur ayant permis d’acquérir un certain succès d’estime. En cette fin d’été, le groupe n’aura pas fini de nous ensorceler avec leur successeur tant attendu qui s’intitule Imaginal Disk.

Magdalena Bay nous embarque dans une épopée rétrofuturiste à travers ces quinze nouvelles compositions aux fameux airs de sci-fi. Imaginal Disk nous rappelle quelque peu l’ambiance de 2001: L’Odyssée de l’Espace où le duo identifie le chaînon manquant entre les primates et les humains et ce dès le départ avec « She Looked Like Me! » aux samples distordus et cuivres bien menaçants. Le tandem Tenenbaum/Lewin enfonce le clou avec les guitares psychédéliques du mid-tempo « Killing Time » ainsi que l’introspectif « Image » qui suivent mais qui suffisent à synthétiser ce second disque totalement fascinant.

Le duo californien dépeint une dystopie absolument glaçante et cynique de notre humanité sur Imaginal Disk. Il suffit d’écouter de plus près les influences prog du brillant « Death & Romance » et « Fear, Sex » intelligemment scindé en deux parties distinctes où ils se mettent dans la peau d’une personne lambda qui scrolle sans cesse sur les réseaux sociaux mais encore l’ambitieux « Vampire In The Corner » mettant en valeur cette problématique d’une société trop addict aux nouvelles technologies avec toute l’extravagance que l’on connaît Magdalena Bay. Cette thématique est parfaitement mise en avant notamment sur les pièces maîtresses que sont « Watching T.V. » et « Tunnel Vision » faussement intergalactiques avant de prendre une tournure plus funk avec le synthétique « Love Is Everywhere » aux airs de Steve Lacy ainsi que « That’s My Floor » et les allures discoïdes de « Cry For Me ».

Passé des moments plus orchestraux et cinématographiques que sont « Angel On A Satellite » et « The Ballad Of Matt & Mica », ce Imaginal Disk est une épopée musicale absolument audacieuse et tellement empreinte de réalisme. On pourra compter sur l’imagination débordante de Magdalena Bay qui s’aventure auprès de nombreuses influences musicales pour en ressortir un disque intergalactique et psychédélique des plus réussis. Alliant cynisme et optimisme, le duo de Los Angeles solidifie un peu plus leur réputation scénique avec ce second disque des plus intenses.

Note: 8/10