Kishi Bashi – Kantos

Si il y a un retour qui fait plus que plaisir, c’est bien évidemment celui de Kishi Bashi. Il faut dire que cela faisait maintenant cinq années que nous étions sans nouvelles de la part du prodige après la parution de son Omoiyari des plus fédérateurs (chroniqué ici) avant de disparaître de la circulation… avant de signer son véritable grand retour à la fin de l’été avec son successeur tant attendu du nom de Kantos.

Pour son grand retour, le musicien multi-instrumentiste d’origine japonaise décide de se réinventer quelque peu afin de mieux nous surprendre. Et autant vous dire que dès les premières notes de « Chiba Funk » qui succède à un « Violin Akai » instrumental où Kishi Bashi s’aventure vers des terrains disco. Pour être plus clair, Kantos est son album dancefloor et on sent qu’il prend son pied avec des compositions aussi bien travaillées que spontanées telles que « Lilliputian Chop » qui ferait penser à du Jungle ou bien encore « Analógico Brasil » flirtant avec le jazz-fusion brésilien avec un incroyable finish.

Plus enjoué que jamais, Kishi Bashi n’aura pas fini de nous surprendre. Kantos verra notre musicien à la croisée des chemins tout en analysant la complexité de l’humanité afin d’en extraire l’aspect exaltant notamment lors des écoutes de l’émouvant « Late Night Comic » absolument harmonieux ou encore des allures rock opera de « Colorful State » et de « Icarus IV » plus électrique et rappelant quelque peu Muse période Resistance (oui, je sais…). Les arrangements sont toujours de haute volée comme sur le groove irrésistible de « Make Believe » en compagnie de la rappeuse Linqa Franqa et de la city-pop soulful de « Tokyo Love Story (Love Story Na Totsuzen Ni) » qui est sa propre adaptation du générique du même nom temoignant du génie imprévisible de Kishi Bashi. Il en résulte un Kantos hétéroclite, vivifiant et électrisant prouvant que notre hôte puisse faire un retour remarquable et inattendu.

Note: 8.5/10