J’ai toujours considéré Seefeel comme étant les héros méconnus du label Warp Records. J’ai toujours cette impression qu’on n’a pas assez donné du crédit comme étant les pionniers du genre au début des années 1990, tout simplement parce qu’Aphex Twin et autres Squarepusher les ont volé la vedette. Mais il faut reconnaître que le légendaire groupe britannique possède une incroyable influence grâce à leur fusion entre shoegaze, ambient, trip-hop et IDM ayant donné naissance à des chefs-d’œuvre en tous genres comme Quique et Succour qui resteront mes albums de chevet à jamais. Après plus d’une décennie d’absence, le groupe qui s’est reformé viendra frapper bien fort avec leur nouveau mini-album qui s’intitule Everything Squared.
Une chose est sûre, c’est qu’avec ce nouveau mini-album, Seefeel continuera d’explorer chaque recoin de la musique électronique. Everything Squared s’ouvre sur un « Sky Hooks » des plus hypnotiques et captivants prouvant que le groupe sait ensorceler son auditoire comme jamais avec également « Multifolds » qui suit et qui se fait plus saccadé avec cette boucle minimaliste nous laissant pantois mais aussi « Lose The Minus » où les réminiscences shoegaze refont timidement surface tandis que la voix lointaine de Sarah Peacock et les échos de guitare se font à peine entendre. Le leitmotiv d’Everything Squared est de miser sur le minimalisme et l’ambiance. Ce qui est d’autant plus frappant lors des écoutes de « Antiskeptic » beaucoup plus onirique qui se veut être un croisement (réussi) entre Boards of Canada et Beak> avec cette rythmique industrielle contrastant avec sa mélodie céleste en prime ou bien encore de « Hooked Paw » riche en sensations sonores en tous genres. Après un « End Of Here » beaucoup plus minimaliste et spectral en guise de conclusion, Seefeel privilégie les textures aux mélodies afin de mieux nous cerner. Et c’est à travers une multitude d’écoutes que la grâce d’Everything Squared où l’on distingue différents fantômes sans jamais les cerner et les identifier prouvant que le groupe maintient son aspect mystérieux après plus de trois décennies d’existence.
Note: 8/10