C’est fou de penser que le dernier album de Mercury Rev date de 2015, l’année où j’ai créé ce site. Le légendaire groupe américain avait marqué les esprits avec The Light In You (chroniqué ici) et qui fut à la hauteur de nos attentes, prouvant qu’ils n’ont rien perdu de leur superbe. Suite à cela, Jonathan Donahue et ses compères ont gentiment disparu de la circulation… afin de surgir de plus belle moins d’une décennie plus tard avec leur nouvel album événement du nom de Born Horses.
Pour ce grand retour, Mercury Rev viendra brouiller les pistes à travers ce neuvième voyage musical qui s’annonce hors normes. Born Horses puise son inspiration auprès de Blade Runner de Ridley Scott mais aussi de Tony Conrad afin d’offrir une expérience musicale hors du commun débutant avec un « Mood Swings » plantant le décor avec soin. Mené par la voix grave et fascinante de Jonathan Donahue qui prône le spoken-word, Mercury Rev affiche un visage plus langoureux et spleenesque que l’on retrouve également sur le jazz soyeux de « Ancient Love » et « Your Hammer, My Heart » définitivement clairs-obscurs.
Le groupe new-yorkais étonne par ce mélange entre jazz beatnik ambient et psych-folk baroque sur ce voyage musical qui détonne avec les écoutes de « Patterns » ou de « A Bird Of No Address » avant de muer vers des terrains plus psychédéliques avec le cuivré « Everything I Thought I Had Lost » ainsi qu’avec la conclusion galopante nommée « There’s Always Been A Bird In Me » frôlant de très près le post-punk avec ce piano ensorcelant qui nous fait frissonner comme jamais.
Il en résulte un Born Horses contemplatif et lumineux qui réussira à nous déconnecter du quotidien et c’est sans compter sur l’inventivité de Mercury Rev prêt à se renouveler comme bon lui semble.
Note: 8/10