Si il y a un retour que j’ai toujours attendu personnellement, c’est celui de Juniore. J’ai toujours suivi avec beaucoup d’attention leurs aventures depuis leurs débuts, depuis leur tout premier 45 tours paru en 2013. Il faut dire que le projet musical d’Anna Jean, de Swanny Elzingre et de Samy Osta a beaucoup pris de l’ampleur après une parution de plusieurs EPs et de long-formats mémorables dont Ouh Là Là en 2017 (chroniqué ici) et Un, Deux, Trois en 2020 (chroniqué ici). Et c’est cette année chaotique où je me suis inquiété du sort du groupe parisien ayant vu leurs tournées s’annuler à chaque fois avant de disparaître de la circulation… avant de reluire de plus belle en cette rentrée avec leur troisième album qui s’intitule Trois, Deux, Un.
Et fort heureusement, le groupe (qui compte également Lou Maréchal à la basse dans ses rangs) n’a rien perdu de leur verve d’antan. Juniore nous enivre et nous fascine dès le départ avec « Le Silence » où les influences yé-yé restent indélébiles si ce n’est plus électrique et acide qu’à l’accoutumée avec cette écriture toujours aussi pointue et imagée qui fait son effet tout comme sur les ensorcelants « Bowling de Diano Marina » et « Monumental » qui suivent.
Partagé entre Françoise Hardy et La Luz en passant par les Shangri-Las, la musique de Juniore reste toujours aussi hypnotique et séduisante et Trois, Deux, Un ne déroge pas à la règle. Que ce soit sur « À quoi bon » ou bien encore sur « Grand Voyageur » mené par des chœurs féminins spectraux, l’interprétation plus vaporeuse que jamais d’Anna Jean image parfaitement ces compositions à la fois oniriques et faussement nostalgiques que l’on repassera en boucle indéfiniment. Il est important de souligner la production psychédélique beaucoup plus prononcée de Samy Osta qui fait des merveilles sur « Méditerranée » sans oublier « Sauvage » et « Déjà Vu » où la légèreté va de pair aisément avec la gravité.
On se laisse emporter jusqu’au bout avec « Voilà Voilà » et « Elle est où ? » en guise de conclusion tourbillonnante pour nous rappeler que Juniore signe un retour absolument impeccable avec Trois, Deux, Un. Avec des riffs plus lourds et une production plus irréprochable que jamais, le groupe parisienna définitivement son assise sur la scène hexagonale avec son style faussement anachronique et ô combien renversant. Bon retour parmi nous !
Note: 8.5/10