Vous le savez, nous suivons religieusement les aventures de Malik Djoudi depuis ses débuts et on est toujours impressionné par son parcours. On avait laissé notre crooner des temps modernes avec un troisième album des plus réussis du nom de Troie (chroniqué ici) lui permettant d’élargir ses horizons. Trois longues années se sont écoulées avant de revenir en pleine forme avec son successeur qui s’intitule Vivant.
Et il est clair que Malik Djoudi lance un véritable cri du cœur à travers ces onze nouveaux titres versatiles et sentant bon la liberté. Produit par le très discret Adrien Soleiman, le crooner poitevin d’origine vietnamo-algérienne assume définitivement ce virage qu’il a entrepris sur Troie dès le départ avec le morceau-titre introductif au groove chaleureux où on le sent délivré de ses entraves définitivement (« J’suis enfin vivant, vivant comme je l’aime/Vivant comme je l’attendais, vivant comme je l’aime », chante-t-il) . On se laisse instantanément emporter par des tubes pop organiques ensoleillés avec « Pas vraiment » et « Viens on prend le temps » qui suivent et qui affichent un visage définitivement radieux de son auteur.
En effet, Vivant est plus qu’un manifesto vibrant, c’est une célébration de la vie et du bonheur qu’il souhaite tant. Malik Djoudi se dévoile sans pudeur et sans oublier sa plume poétique et élégante qui aura longtemps fait sa force notamment sur « Dernier cri » et sur « Excite » abordant des thématiques crues avec beaucoup de délicatesse. S’émancipant définitivement de ses influences anglo-saxonnes qui l’ont guidé jusqu’ici, le chanteur tutoie de nouveaux sommets avec des moments plus que chatoyants tels que « Vendredi » (« On pourrait partir ensemble à Belle-Île, pourquoi tous les jours ne sont pas vendredi, on pourrait avoir ensemble la belle vie », chante-t-il) et « Messes Basses » sans pour autant négliger ses émotions notamment sur l’hommage touchant qu’est « Maman ». Bien entendu, il n’hésite pas non plus à sortir de son registre vocal habituel comme sur « 2MN » surprenant à l’écoute avant de nous toucher au plus profond sur la conclusion nommée « Accord magique ».
Avec Vivant, Malik Djoudi signe un disque aussi bien touchant qu’audacieux. On le sent ainsi libéré de ses chaînes privilégiant la spontanéité et la versatilité afin de devenir un incroyable tour de force de la scène hexagonale actuelle grâce à des compositions beaucoup plus organiques, renversantes et plus vivantes que jamais.
Note: 8/10