Personne n’a su résister à la tornade Porches. On avait laissé Aaron Maine en pleine forme avec son album précédent nommé All Day Gentle Hold il y a maintenant trois années de cela (chroniqué ici) qui fut résolument viscéral. Sauf qu’il n’a pas fini d’exorciser ses maux les plus profonds avec son successeur intitulé Shirt.
Démarrant en trombe avec un « Return Of The Goat » gentiment industriel où la voix autotunée d’Aaron Maine fait écho à cette fusion entre l’acoustique et le synthétique, Shirt met en avant les traumas et les angoisses de son auteur qui le tourmentent encore aujourd’hui. Et ce n’est que le début avec également ce mélange entre hyperpop et post-punk grungy qui fait fureur sur le bruitiste « Sally » avant d’entreprendre des chemins plus synthétiques avec le sautillant « Bread Believer » et les atmosphères gothiques de « Precious » prouvant que Porches a plus d’un tour dans sa poche.
Shirt continue dans cette lignée en tissant la frontière entre l’hyperpop mené aux instruments MIDI et l’esthétique grunge qu’il maîtrise avec brio. C’est notamment le cas lors des écoutes de « Rag », « School » ou « Itch » où Porches dresse un portrait des banlieues américaines et du malaise général qui en découle avant de prendre de la hauteur avec les petites touches country/Americana de « Joker » contrastant avec le plus électrique « USA ».
Bien entendu, le natif de Pleasantville sait également nous émouvoir avec des ballades touchantes que sont l’acoustique « Voices In My Head » et la conclusion menée au piano qu’est « Music ». Plus rugueux que son prédécesseur, il affiche un visage plus que viscéral de Porches sur ce Shirt qui n’aura pas de bousculer les codes, n’en déplaise aux éternels nostalgiques de Pool.
Note: 7.5/10