Une chose est sûre, c’est que lorsque Floating Points signe son grand retour, cela reste un événement. Nous suivons avec grande attention les aventures de Samuel Shepherd depuis ses débuts avec un premier album remarquable du nom d’Elaenia en 2015 (chroniqué ici) et nous étions tombés instantanément sous son charme de son univers musical partagé entre IDM labyrinthique et electronica rêveuse avant de prendre une tournure plus radicale et viscérale avec Crush en 2019 (chroniqué ici). Après avoir atteint les sommets avec son sublime album de spiritual jazz avec le regretté Pharoah Sanders en 2021 (chroniqué ici), le producteur britannique revient à ses premiers amours avec Cascade.
La principale ambition de Floating Points est de viser clairement le dancefloor et ce Cascade ne déroge pas à la règle. Finis donc les explorations minimalistes et labyrinthiques, comme l’atteste le titre d’ouverture nommé « Vocoder (Club Mix) » étant un remix beaucoup plus vitaminé et incisif de son standard paru en 2022. Le producteur britannique continue d’étonner par ses rythmes syncopés frôlant l’UK Garage tout comme sur le surpuissant « Key103 » aux allures tech-house ainsi que sur les allures acid de « Birth4000 » que l’on repassera en boucle de façon irrésistible.
Une chose est sûre, c’est que Floating Points continue de se réinventer et de fasciner à travers cette nouvelle épopée musicale incroyablement rythmée. Cascade contient des moments pour les moins extatiques avec la house jazzy de « Del Oro » ou encore « Fast Forward » marchant sur les pas de Caribou, Bicep ou encore de Four Tet où règnent l’insouciance des raves d’antan. Mais petit à petit, les résurgences IDM font surface et ce avec l’ouaté « Ocotillo » avec cette longue introduction éthérée où les synthés scintillants et les notes de kora malienne se fondent dans la masse avant que n’interviennent petit à petit les breakbeats saccadés. Ces mêmes breakbeats que l’on retrouve sur des moments plus expérimentaux et plus Warp dans l’âme avec « Afflecks Palace » et « Tilt Shift » frôlant de très près la jungle plus tapageuse dans l’esprit.
Passée la conclusion plus minimale et plus atmosphérique du nom de « Ablaze » rappelant la dimension spirituelle et méditative de Promises mais en moins jazzy, Cascade est un véritable tour de force de la part de Floating Points. Bien entendu, on sera quelque peu déçu du léger manque de spontanéité, de nouveauté et de surprise mais toujours est-il que le producteur britannique saura offrir une dualité en musique: une consacrée au dancefloor et une autre de retour dans sa zone de confort à savoir plus aventureuse et plus labyrinthique qui est à la hauteur de son talent. Un retour en forme soit dit en passant.
Note: 8/10