Il y a six années de cela, une perle indie folk a surgi dans nos ondes et on ne s’est jamais véritablement remis. Il s’agissait de Haley Heynderickx qui avait publié un sublime premier album du nom de I Need To Start A Garden (chroniqué ici) et qui fut un magnifique chef-d’œuvre introspectif et presque magique. Suite à cela, l’autrice-compositrice-interprète venue de l’Oregon a remporté un incroyable succès critique où elle allie psych-folk et jazz-folk du plus bel effet. De l’eau a coulé sous les ponts et l’heure est venue pour elle de prouver que son jardin est parsemé de nombreux secrets avec son successeur tant attendu du nom de Seed Of A Seed.
Très rapidement, Haley Heynderickx nous prend par la main et nous accueille dans son jardin qui a gagné du terrain durant ce laps de temps. Seed Of A Seed s’ouvre sur un « Gemini » quelque peu énergique qui traite de ses addictions au smartphone avec une interprétation presque hachée avant de prendre son envol avec le désinvolte « Foxglove » et le morceau-titre qui suit où on la sent naviguer vers des terrains plus country qu’auparavant.
Avec Seed Of A Seed moins jazz-folk dans l’âme, Haley Heynderickx expose ses différents états d’âme durant ces longues années de silence. Et c’est à travers des textes aussi bien viscéraux qu’attachants qu’elle réussit à nous toucher notamment lors des écoutes de « Mouth of A Flower » où on imagine l’arpenter dans une forêt gigantesque afin d’accentuer l’atmosphère naturelle tout comme sur les chatoyants « Redwoods (Anxous God) » et « Ayan’s Song ». Elle jette également un regard désabusé sur les effets des nouvelles technologies dans notre quotidien et qu’il est parfois nécessaire de se connecter avec la nature par moments, comme l’atteste les allures 60’s de « Sorry Fahey » frôlant la country célébrant les petites victoires du quotidien après avoir surmonté les différents traumas ou les cordes somptueuses de « Jerry’s Song » rendant hommage aux êtres chers disparus trop tôt.
S’achevant sur un « Swoop » rayonnant avec ces bruits de vague, Haley Heynderickx signe un second album absolument envoûtant. La musicienne américaine établit un lien entre la vie de nomade et la vie urbaine tout en rappelant la nécessité de se rapprocher aux choses essentielles hormis les nouvelles technologies. Il en résulte un disque attachant et ô combien organique.
Note: 8/10