En novembre 2017, Bibio a surpris tout le monde avec son album Phantom Brickworks (chroniqué ici). Tout simplement parce que le musicien britannique avait troqué sa psych-folk printanière pour des ambiances nocturnes et contemplatives. En s’essayant vers l’ambient et le drone, il a offert un périple musical paisible et truffé de mystères qu’il réitère sept années plus tard avec son sequel tant attendu.
James Wilkinson, de son vrai nom, reste de nouveau inspiré par la nature ainsi que les paysages hantés par le passé industriel britannique et ce sequel ne fait pas exception à la règle. Bibio nous prend par la main et nous fait visiter ces lieux fantomatiques à travers ces nouvelles compositions à la fois minimalistes et sereines telles que le morceau d’ouverture nommé « DINORWIC » aux nappes magnétiques où l’on imagine aisément le passé d’un village du même nom situé aux confins du Pays de Galles.
C’est à coup de boucles improvisées de piano suspendues (« PHANTOM BRICKWORKS VI », « PHANTOM BRICKWORKS VII », « SPIDER BRIDGE ») ou d’harmonies vocales brumeuses et ensorcelantes qui surviennent au lointain (« DOROTHEA’S BED ») que Bibio réussit à procurer d’innombrables frissons. Tandis que l’on contemple ses sites qu’il nous fait visiter marquées par l’industrie – les uns qui sont restés et les autres qui sont dévastés -, Phantom Brickworks 2 est une sorte de chasse aux fantômes du passé qui n’ont pas survécu à la vie professionnelle notamment lors des écoutes des méditatifs « TEGID’S COURT » ou bien encore la conclusion cristalline nommée « SYCHDER MCMLXXXIX ». Mais une lueur d’espoir ressurgit malgré tout, celle où la nature ira se révéler et viendra couvrir les cicatrices de ces paysages qui furent terriblement marqués.
Note: 8.5/10