Je pense que je ne vais pas passer un paragraphe à vous expliquer qui est Kim Deal. Son CV prestigieux parlera pour elle. Mais toujours est-il que l’on était sans nouvelles du légendaire groupe The Breeders depuis quelques années de cela, depuis leur dernier album nommé All Nerve mettant un terme à dix années de silence radio (chroniqué ici). Après la bassiste Josephine Wiggs qui a publié son album en solo l’année suivante (chroniqué ici), c’est au tour de l’ex-bassiste de Pixies de se lancer avec son premier album nommé Nobody Loves You More. Et c’est presque un événement en soi.
Pour ce premier voyage musical en solitaire, Kim Deal décide de voir les choses en grand afin de marquer un peu plus sa légende. Il n’y a qu’à juger le morceau-titre en ouverture où elle convoque les cuivres pour des influences un brin jazzy et baroques qui se confirmeront sur « Coast » au rythme plus soutenu. Il faudra attendre « Crystal Breath » et le plus agressif « Big Ben Beat » pour que les guitares rugissent de nouveau tandis que la fondatrice des Breeders contemple son passé pour mieux se préparer à un avenir qui s’annonce radieux.
Sur Nobody Loves You More, Kim Deal vogue vers de nouveaux horizons. Ce n’est donc pas un hasard si elle compte nous envoûter avec la valse menée à la lap steel qu’est « Are You Mine ? » (qui n’est pas une reprise des singes de l’Arctique, fort heureusement) étant un très bel hommage à sa mère souffrant de la maladie d’Alzheimer mais également d’autres splendides ballades telles que « Summerland » et le gentiment psychédélique « Come Running ». Une occasion pour elle de se livrer sans fioritures à travers des sonorités riches attestant son éternelle élégance qui se manifeste sur « Bats In The Afternoon Sky » et « A Good Time Pushed » qui est une conclusion somptueuse.
En fin de compte, Kim Deal réussit l’exercice du premier album solo en surprenant son auditoire. Truffée de sagesse et d’élégance, l’ancienne bassiste de Pixies réussit à se renouveler et à apporter un vent de fraîcheur en alternant des clins d’œil aux années 1990 et en ajoutant une touche rétro à travers son introspection douce-amère pour plus de saveurs.
Note: 8.5/10