Lauren Mayberry – Vicious Creature

C’est fou de penser que Chvrches a débarqué avec leur premier album nommé The Bones Of What You Believe il y a plus d’une décennie. On se souviendra longtemps de l’impact de ce disque sur le paysage électro-pop britannique qui a embrasé le monde entier. Et même si les disques suivants n’auront pas le même impact, personne ne pourra nier de l’influence du trio écossais. Depuis le début de l’année, on a eu cette nouvelle déconcertante comme quoi Chvrches est en hiatus mais cela n’empêche pas à Lauren Mayberry, tête pensante du trio, de se lancer en solo. Après des mois de teasing, elle présente enfin son premier album qui s’intitule Vicious Creature.

C’est l’occasion pour Lauren Mayberry de pouvoir enfin taper du poing sur la table en racontant ses mauvaises expériences en tant que femme dans une industrie musicale toujours aussi sexiste et misogyne. Et à travers Vicious Creature, elle endosse le rôle de musicienne prête à envoyer chier celle qui vient la déranger et ce dès le départ avec « Something In The Air » définitivement pop où elle se moque d’un musicien ultra-connu très complotiste (Akh*naton ? Fr*ncis L*lanne ?) qui croit tout ce que les tontons lui envoient sur Whatsapp avant d’enfoncer le clou sur le très 80’s « Crocodile Tears » aux synthés trop flashy sans oublier « Shame » et « Mantra » aux allures dignes de Depeche Mode qui suivent.

Sur Vicious Creature, Lauren Mayberry compte élargir sa palette musicale et voit au-delà des influences synth-pop de Chvrches. Elle saura afficher sa facette vulnérable sur la ballade au piano nommée « Oh, Mother » aux doux airs de Tori Amos mais également sur la conclusion qui s’intitule « Are You Awake ? » au crescendo malheureusement trop prévisible. A l’inverse, elle dévoilera également sa facette enragée sur « Sorry, Etc. » résolument rock ou plus insolente sur les très (trop ?) pop « Punch Drunk » et autres « Change Shapes » où on sent qu’elle a beaucoup écouté du Sugababes dans sa jeunesse.

Mais à force d’élargir ses horizons, la leader de Chvrches tombe dans le piège de la facilité à travers ces influences qui semblent bien trop évidents. Même si le storytelling de Vicious Creature est plus que louable, le résultat final s’avère bien trop prévisible et manque clairement de surprises. Peut-être que l’on attendait un peu trop de Lauren Mayberry, qui sait mais on espère un second disque plus ambitieux et plus acide qui accompagnera à merveille le concept qu’elle nous présentera à l’avenir.

Note: 6/10