Souvenez-vous lorsque DITZ avait fait une entrée en matière des plus fracassantes avec leur premier album nommé The Great Regression au printemps 2022 (chroniqué ici). Le groupe venu tout droit de Brighton nous a offert un disque de post-punk noisy bien percutant et costaud permettant de se mesurer auprès d’une concurrence bien forte au milieu des IDLES ou des Fontaines D.C. et consorts. Après une longue tournée mondiale, l’heure est venue pour eux de redoubler d’ambitions avec l’arrivée de leur successeur tant attendu du nom de Never Exhale.
Il suffit de fermer les yeux et de lancer la touche Play. L’introduction instrumentale bien lugubre nommée « V70 » nous accueille dans les ténèbres avec cette tension permanente et bouillonnante comme si DITZ nous accueillait vers les portes de l’enfer avant de laisser place à un « Taxi Man » vacillant entre folie dévastatrice avec ces riffs assassins à la rythmique lancinante et retenue bien inquiétante. Leur post-punk se fait plus noisy que jamais avec « Space/Smile » qui réussira à jouer avec nos nerfs tout en nous donnant envie de pogoter dans une cave sombre s’achevant bien brutalement et avec la transe frénétique et angoissante de « Senor Siniestro » et de « Four » aux riffs bien stoner où le groupe de Brighton se montre plus malsain, plus terrifiant et plus survolté que jamais.
Donc non, il n’y a pas un seul moment de répit tout au long de ce Never Exhale. Impossible de retenir notre souffle car surviennent « God On A Speed Dial » et « Smells Like Something Died In Here » faisant paraître une touche industrielle et glaciale afin d’ajouter une touche encore plus noire, sans oublier l’interprétation à la fois pleine de folie et totalement solennelle de Cal Francis. DITZ fait encore plus grimper la tension quitte à en devenir incontrôlable sur « The Body As A Structure » avant que le groupe de Brighton décide à prendre un virage sur la conclusion presque progressive nommée « Britney » où le désespoir prend le dessus qui souffle sur les braises de la folie et de l’urgence avec cette guitare hypnotique, cette basse électronique ensorcelante et cette voix bien grave qui réussit à nous glacer le sang (« We build and we build and we build », clame-t-il) avant de jeter un constat plein de désillusions, à savoir que l’on a beau construire quoi que ce soit mais le résultat sera le même: rien.
Une fois n’est pas coutume, DITZ brille par leur originalité et cette urgence qui constitue ce Never Exhale aussi bien terrifiant qu’anxiogène. Entre l’envie de pogoter et d’être en transe, le groupe de Brighton arrivera également à exposer notre réalité en communauté et le triste impact que cela a engendré dans notre propre quotidien est parfaitement exposé afin d’extirper cette envie de destruction, une hostilité qui nous anime tout comme eux. Il en résulte une envie de tout cramer, de hurler avant que les ténèbres viendront nous absorber et nous asphyxier sans jamais reprendre notre souffle.
Note: 8/10