La scène dublinoise n’aura pas fini de donner naissance à ses petits. Après Kneecap, Gurriers ou encore Enola Gay, voici venir YARD (à ne pas confondre avec Yard Act ou l’entreprise « pour la culture » qu’est Yard). Il s’agit d’un trio électro-punk qui fait parti de cette mouvance bruyante qui a déjà fait un malheur lors de la dernière édition des Transmusicales de Rennes entre autres. En ce printemps, ils viendront franchir le mur du son avec leur premier EP événement.
Il suffira de quatre titres pour que l’on puisse se familiariser avec le style bien brûlant de YARD rappelant aussi bien Death Grips que SUUNS en passant par Chalk. Très rapidement, le trio distille parfaitement cette fusion entre électro-punk, post-punk noisy et techno industrielle dès le départ avec un « Trevor » à la fois martial et ensorcelant. Volontairement dissonant, cet incroyable duo entre synthés tourbillonnants et beats métalliques viendra nous réveiller tout comme l’interprétation spectrale d’Emmet White qui explore le thème de l’anthropomorphisme avant d’y aller jambon avec « Appetite » beaucoup plus gothique et industriel parlant de vampirsme psychologique à l’état brut où le spectre de Nine Inch Nails règne tout au long.
Après un « Slumber » instrumental définitivement oppressant où l’on pourrait imaginer John Carpenter côtoyer des allures coldwave où les guitares grinçantes flirtent avec les synthés turbulents et des beats technoïdes sentant bon les bas-fonds, YARD viendra clôturer cette aventure folle avec un « Sunlight » absolument ténébreux et bouleversant où ils affichent clairement leurs influences EBM à bon escient où les synthés vintage ainsi que la voix vocodée d’Emmet White nous font frémir comme jamais avec ce packaging émotionnel qui en ressort. Cette sensation d’être en déconnexion avec le monde tandis que l’on est rongé par de nombreux remords est plus que palpable à l’écoute de ce premier EP pour le moins cathartique et viscéral. Une énergie sombre et tortueuse que l’on retrouvera sur scène dès la semaine prochaine à la capitale.
Note: 8.5/10
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