Ibeyi – Ibeyi

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C’est l’histoire de deux sœurs jumelles franco-cubaines âgées de 20 ans, Naomi et Lisa-Kainde Diaz, qui sont plongés dans la marmite de la musique étant petites. Elles sont les filles du fameux percussionniste cubain Anga Diaz qui a notamment officié pour le Buena Vista Social Club mais suite à son décès en 2005, on pouvait imaginer que les sœurs pourraient suivre le pas de leur défunt père. Et c’est ainsi qu’elles forment aujourd’hui le duo Ibeyi (« jumelles » en yoruba) où on les retrouve au piano, aux batas, au cajon et aux percussions. Leur univers musical coloré est parvenu jusqu’aux oreilles de Richard Russell qui leur a fait signer sur son prestigieux label XL Recordings (The Horrors, Bobby Womack, Jungle…). Ainsi, tout le monde fut scotché par leur premier single addictif « River » paru l’été dernier et dès lors, elles présentent leur tout premier album éponyme.

Ibeyi possède une large quantité d’influences musicales, allant de Nina Simone à Billie Holiday en passant à des artistes/groupes plus modernes telles que Sade, Erykah Badu, Nneka ou encore Zap Mama, et les exploite avec brio. Ainsi, ce premier album s’écoute comme un roman: un début prometteur avec une introduction en yoruba (« Eleggua (Intro) ») et une conclusion (« Ibeyi (Outro) »). Après un départ épique avec « Oya », les sœurs jumelles ont la capacité de passer de la soul (« Singles »), au hip-hop (« Stranger/Lover » et l’utilisation de samples de violons sur « Think Of You »), ainsi que des soupçons d’électro (« Weatherman ») mais avec toujours ses saveurs afro-caribéennes qui reviennent sans cesse (« Ghosts »).

En chantant en anglais et en yoruba, on parvient à rentrer dans leur univers propre à elles. Ibeyi livre sans pudeur un vibrant hommage à leur père sur les touchants « Behind The Curtain » et « Mama Says » ainsi qu’à leur sœur aînée décédée il y a quelques années de cela sur « Yanira », assurément les points forts du disque. Bien évidemment, il y a des thèmes plus légers et positifs tels que l’amour, l’importance de la famille et la spiritualité.

Il suffit d’un piano, des percussions et de deux voix enchanteresses pour que la magie Ibeyi fasse effet, et mission accompli avec ce premier essai tellement envoûtant. Grâce à un univers extrêmement attachant, le premier album ne vous lâchera pas d’une semelle et on prendra plaisir à le réécouter pendant un bon bout de temps, vu la qualité et le talent de ces jeunes demoiselles.

Note: 8.5/10

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