En 2010, on s’est pris une très grosse claque avec Trapdoor, le premier album de Madjo. La chanteuse savoyarde avait réussi à nous transporter dans son univers grâce à ses influences soul et folk sur des titres magiques comme « Leaving My Heart », « Le Nid des 100 Soucis » ou encore « Je claque des doigts » tout en possédant un incroyable sens du rythme. Cinq ans plus tard après une très longue tournée, elle fait son grand retour avec Invisible World cette fois-ci autoproduit et nous dévoile une autre facette de sa personnalité.
Pour ce second album, Madjo a décidé de changer de cap (aussi bien dans sa musique que dans sa gestion de carrière) et nous offrir un concept-album très personnel et plus sombre. Puisant son inspiration dans sa Savoie natale, elle prend un virage à 90° pour un résultat plus…synthétique et expérimental. Le premier titre poignant « Choose The Heart » faisant office de premier single amorce ce changement: mené par des loops vocaux, des notes de piano glaciales et de lourdes percussions tribales, sa voix reste toujours envoûtante mais plus aérienne que sur Trapdoor et c’est un fait.
Entièrement chanté en anglais, les percussions et sonorités électroniques font des merveilles sur des titres aussi bien rythmés (la groovy « Fugue For An Old Man » ainsi que « Leave The Child » qui rappelle les heures de gloire de Bjork) que lentes et bouleversantes (« Shine », « Ego Stolen » et « Bloody Afternoon ») et la chanteuse nous invite à contempler son univers à travers des titres très bien ficelés comme le très mélodique « The Overview Effect » ou le futur tube en devenir « Mockingbird ».
En véritable quête personnelle d’identité sur Invisible World, Madjo est allé au bout des choses et a bien évidemment vu clair, tout comme nous. Ce second album montre une chanteuse bien plus épanouie et en totale harmonie avec elle-même, ce qui est une très bonne chose. Qu’elle change de registre ou non, nous on continuera à la suivre quoi qu’il arrive.
Note: 8/10