Est-il encore nécessaire de présenter Stéphanie Sokolinski alias SoKo à l’heure qu’il est ? Cette ravissante Bordelaise de 28 ans exilée à Los Angeles qui est à la fois auteure-compositrice-interprète s’est offerte quelques rôles remarquées dans des films comme Bye Bye Blondie de Virginie Despentes et Augustine ou même prêté sa voix dans le film Her de Spike Jonze mais n’oublie pas sa carrière musicale pour autant. Après un premier album lo-fi et intimiste du nom d’I Thought I Was An Alien en 2012, elle présente son nouvel opus My Dreams Dictate My Reality, radicalement différent de son prédécesseur.
Exit donc l’aspect minimaliste et acoustique du grand frère, place au changement pour SoKo. Pour ce second album, elle a vu les choses en grand en embauchant Ross Robinson (Korn, Slipknot, Klaxons, The Cure, At The Drive-In…) à la production ainsi que Stella Mozgawa de Warpaint officiant à la batterie. Ce second album est perçu comme une ode au post-punk et à la new wave des années 1980, et ce n’est donc pas un hasard si elle marche sur les pas de The Cure, Joy Division ou encore de Siouxsie & The Banshees ici. On peut même déceler du Mazzy Star sur la ballade hypnotique « I Come In Peace » qui ouvre le bal ou même de la coldwave menaçante sur « My Precious » et « Temporary Mood Swings ». Pas mal de titres indispensables sont à relever comme les gothiques « Peter Pan Syndrome » et « Visions » ainsi que les deux collaborations avec le déjanté Ariel Pink sur l’éthéré « Monster Love » et le tube en devenir « Lovetrap » (rappelons toutefois que SoKo a contribué aux chœurs sur l’album Pom Pom du héros foufou de 2014).
Sur ce second album, SoKo se livre comme jamais et sans pudeur, que ce soit sur le décès brutal de son père et sa peur de la mort sur « Ocean Of Tears », sur sa bisexualité sur « Who Wears Pants ? » ou encore sur son refus de passer à l’âge adulte sur le bien-nommé « Peter Pan Syndrome ». Elle est tellement bouleversante sur la conclusion minimaliste de l’album « Keaton’s Song » uniquement composé à la guitare, digne de son prédecesseur. Et il n’y a pas à dire, elle est devenue très attachante et a réussi sa reconversion musicale sur My Dreams Dictate My Reality qui est d’une sincérité redoutable.
Note: 8/10