En 2013, Katie Crutchfield, alias Waxahatchee fut la nouvelle coqueluche de la scène indie rock féminine américaine avec son second album remarquable Cerulean Salt. On ira même à la comparer à Cat Power, Feist et même à Sharon van Etten, pour son univers lo-fi et attachant. La demoiselle en remet une couche avec un nouvel opus nommé Ivy Tripp (son premier disque sur le label Merge Records) en espérant élargir son auditoire.
L’auteure-compositrice-interprète originaire d’Alabama a déclaré au sujet d’Ivy Tripp qu’elle a énormément gagné en assurance dans son approche musicale. Pour la première fois, elle a fait place à un travail collectif en collaborant à nouveau avec les musiciens Keith Spencer et Kyle Gilbride du groupe Swearin’ qui produisent également ce nouveau disque aux côtés de la demoiselle. Le résultat final s’avère être une bonne réussite avec une instrumentation plus étoffée, dans un esprit très 90’s.
Le titre d’ouverture « Breathless » aux allures de marche funèbre plante le décor et annonce l’évolution musicale de Waxahatchee. Il est suivi de près par les titres très rock « Under A Rock », « The Dirt », « Air » et « Poison ». Mais là où la chanteuse brille, c’est sur des morceaux pop comme l’éthéré « La Loose » et sur les ballades au piano de « Stale By Noon » et « Half Moon » ainsi qu’à la guitare acoustique sur la très dépouillée « Summer Of Love ». Jamais Katie Crutchfield n’aura été aussi sincère et aussi émouvante dans son interprétation et rien que ça, ça vaut tout l’intérêt de l’écoute d’Ivy Tripp.
Avec la conclusion majestueuse de « Bonfire » marqué par ses distorsions de guitare, nul ne peut douter qu’il s’agit ici du meilleur album de Waxahatchee, plus posé et plus réfléchi. L’auteure-compositrice-interprète dispose de toutes les cartes pour devenir une figure importante de la scène indie de cette décennie, c’est du moins ce qu’on lui souhaite.
Note: 8.5/10