L’inclassable duo parisien Nôze nous a vraiment manqué en vrai. Depuis 2011 et leur fameux album Dring, leur popularité a monté en flèche avec leur remix de « Crazy » de la chanteuse Ornette. Véritables trublions de la scène électronique parisienne, ils en ont profité pour prendre une petite pause afin qu’Ezéchiel Pailhes puisse s’épanouir en solo avec son album Divine en 2013 qui contenait entre autres les titres « Matin » et « Qui sait ? ». Cette année, Nôze fait son grand come-back avec son cinquième album intitulé Come With Us.
Sans surprise, on retrouve Ezéchiel Pailhes aux claviers et Nicolas Sfintescu à la voix et aux machines pour de nouvelles aventures. Sur Come With Us, ils dévoilent sans pudeur leur facette romantique. A mi-chemin entre deep house, électro, blues et influences klezmer, ils font un voyage dans le temps dans les années 1970 pour leur plus grand bonheur, en conviant la chanteuse jazz américaine Dani Sicilliano sur « I Need To Know », incarnant tous les deux un couple dans le doute. On retrouve aussi la langoureuse ballade pop de « Come With Me » avec Jaw, leader des groupes dOP et Les Fils du Calvaire.
Nicolas Sfintescu est en pleine forme et nous touche dans ses interprétations sur les frissonnants « Perdre son âme », « Cherry Tree » et « Teardrops » où sa voix se fait plus grave et donc élégante. A côté de cela, on retrouve bien la touche spéciale qui a fait le charme et la réputation du duo avec les enivrants « The Crab Dance » où arpèges de guitare africanisants, influences klezmer et beats house font bon ménage tout comme « Saint » (seul titre de l’opus interprété entièrement en français) où riffs de guitare acoustique, rythmes brésiliens et autres percussions donnent le la. La deep-house riche en émotions et en sonorités avec « Apache », « Holding You » et « Supernova » nous font déconnecter du monde réel pendant un bon moment et c’est ça la magie Nôze.
Ce cinquième album novateur et rafraîchissant s’inscrit dans la lignée de son prédécesseur pour sa cohérence artistique et son voyage immobile sans réelle destination. Come With Us permet à Nôze, décidément en pleine forme, d’affirmer de plus en plus sa place sur la scène house parisienne. Et puis, ce serait con de refuser leur invitation après tout.
Note: 8/10