Sophie Hunger a connu un parcours plutôt honorable et respectable. Accueillie comme une star dans son pays natal qu’est la Suisse et adorée en France grâce à sa reprise de « Le vent nous portera » de Noir Désir, elle a toutes les raisons de se réjouir de sa popularité grandissante au fil des années. Auteure d’une discographie pop-folk sans faute, elle nous revient en pleine forme avec un quatrième opus intitulé Supermoon.
Pour ce nouvel album, la Suissesse a posé ses bagages à San Francisco avec le musicien John Vanderslice à la production (Spoon, St. Vincent, The Mountain Goats…) et il en résulte un disque plus rock que ses prédécesseurs tout en gardant la patte Sophie Hunger toujours aussi intacte. On assiste à un festival de titres riches en sensation à la pelle comme « Mad Miles », « Love Is Not The Answer », « We Are The Living » ou encore la fanfare déjantée de « Superman Woman ».
Parce qu’elle s’appelle Sophie Hunger ne lui empêche pas de nous offrir des moments de grâce avec « Supermoon » avec ses arpèges acoustiques entêtants, le post-rock enivrant avec « Die Ganze Welt » chanté en allemand incitant à la réflexion et à la paix dans le monde sans oublier les magistraux « Fathr » et « Craze ». Parmi les moments originaux de Supermoon, on peut citer la reprise improbable de « La chanson d’Hélène » en duo avec… Eric Cantona himself qui ne nous a pas sorti sa punchline sur les mouettes mais également le cosmique « Heicho », plutôt incongru à mon goût.
C’est donc sans surprise que Sophie Hunger et son talent arrive à nous enchanter à nouveau avec Supermoon. Même si il n’atteint pas les sommets de The Rules Of Fire (qui est pour moi son meilleur album), il en résulte un disque agréablement bien travaillé aux arrangements musicaux incroyablement peaufinés et aux mélodies addictives et qui ne prendra pas une ride. La Suissesse n’est pas prête de s’arrêter.
Note: 7.5/10