The Chemical Brothers – Born In The Echoes

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Vingt ans après leur premier album Exit Planet Dust, The Chemical Brothers est devenu, avec The Prodigy, un des groupes phares de la scène électronique britannique. Il faut dire qu’avec en plus Fatboy Slim, ils ont popularisé le big beat (mélange d’acid house et de hip-hop) avec leur célèbre album Dig Your Own Hole en 1997 contenant entre autres le classique « Block Rockin’ Beats ». Le duo composé de Tom Rowlands et d’Ed Simmons a enchaîné album après album, tubes sur tubes au fil des années jusqu’à devenir un duo très prolifique. Si on fait abstraction d’un album live et d’une bande originale, il a fallu cinq ans d’absence pour que The Chemical Brothers donne suite à Further avec un huitième album nommé Born In The Echoes.

Ce nouvel album contient son lot de collaborations avec Q-Tip au top de sa forme sur le disco turbulent « Go » aux airs de Todd Terje (seconde collaboration réussie après l’excellent « Galvanize » dix ans plus tôt), St. Vincent qui joue son rôle de femme fatale sur « Under Neon Lights » aux rythmes effrénés ou encore Beck qui sort de sa zone de confort sur la conclusion nostalgique et ingénue « Wide Open ». On retrouve également Ali Love sur la house old-school « EML Ritual » (seconde collaboration après le fameux « Do It Again »), la galloise Cate Le Bon sur le morceau-titre minimaliste et futuriste ainsi que le saxophoniste canadien Colin Stetson sur le planant « Radiate ».

Si les guests se fendent parfaitement dans le décor, qu’en est-il des titres instrumentaux de Born In The Echoes ? The Chemical Brothers sont égaux à eux-mêmes et ne changent pas d’un iota leur formule. Le titre d’ouverture « Sometimes I Feel So Deserted » est sympathique à l’écoute mais n’a rien à envier aux hymnes tonitruants des albums précédents. Tandis que l’entêtant et limite industriel « Just Bang » tape dur avec ses percussions presque sourdes, le très abouti « Reflexion » rentre dans la tête facilement. On prendra également plaisir à faire du air drum sur le joyeux bordel de « I’ll See You There », du 100% Chemical Brothers en somme.

Avec ce nouvel album, The Chemical Brothers confirment leur statut de vétéran de la scène électro britannique. Sans vraiment révolutionner le genre surtout comparé aux chefs-d’oeuvre de toujours que sont Dig Your Own Hole et Surrender, le duo a confectionné un opus intemporel tantôt ancré dans les 90’s tantôt futuriste mais qui aurait mérité d’être mieux abouti cependant. Une sorte de capharnaüm musical propre à eux-mêmes.

Note: 8/10