Le groupe le plus sous-estimé de la scène indie de ces dernières années était tout simplement Smith Westerns. C’est triste à dire mais on a beaucoup négligé les talents du trio de Chicago. Les deux uniques albums du groupe Dye It Blonde en 2011 et Soft Will en 2013 produits par Chris Coady étaient tout simplement des petites réussites. Suite à leur séparation définitive et inexpliquée en 2014, le trio s’en va vers des autres projets musicaux. Et le premier à dégainer est Cullen Omori, chanteur du groupe, et nous présente son premier album solo New Misery sur le label Sub Pop Records.
Ici, il est n’entouré que de Shane Stoneback pour la production (Vampire Weekend, Fucked Up, Sleigh Bells…) et ne compte pas changer de ligne directrice musicale de feu son groupe. Sur New Misery, il ose se lancer dans une grande aventure pop mélodique aux sonorités 80’s et à la production tellement grandiose. « No Big Deal » nous rappelle toute la magie de Smith Westerns mais en plus enjoué encore avec les riffs de guitare élégants, chant voluptueux et claviers éthérés à la clé. Tout cela suffit pour nous envoûter pendant un bon bout de temps et ce ne sont pas les tubesques « Two Kinds », « Hey Girl », « LOM » et autres « Cinnamon » qui nous prouveront le contraire.
Le principal atout de No Misery, ce sont ses compositions qui font mouche et sa capacité à passer de l’euphorie à la mélancolie en un claquement de doigt. Les morceaux aériens tels que « And Yet The World Turns » aux synthés cosmiques où Cullen Omori se prend pour Kevin Parker, « Sour Silk » et « Poison Dart » au final plus intense donnent une dimension plus mystique à ce premier album solo. Tant de beauté se dégage sur ces onze chansons et c’est ce qui fait son charme après tout.
Cullen Omori a parfaitement géré l’après Smith Westerns avec un sublime premier album nommé No Misery. Sans aucune ambition sans fioritures, la tête pensante du groupe mélange pop psychédélique, indie rock et dream pop pour un résultat envoûtant et réjouissant. Ce disque est magnifique mais j’ai bien peur qu’il se fasse détrôner par ses anciens potos avec leur nouveau projet musical Whitney qui promet d’être LA révélation de l’année avec un premier album attendu au tournant pour le mois de juin. D’ici là, j’aurai l’occasion d’en parler.
Note: 8.5/10