Cat's Eyes – Treasure House

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Quand Faris Badwan n’officie pas pour The Horrors, il est avec la canadienne Rachel Zeffira pour relancer son autre groupe, le duo Cat’s Eyes. On a tout de même eu un premier album éponyme en 2011 ainsi que la bande originale du film The Duke Of Burgundy l’an dernier. Maintenant, le duo nous revient en pleine forme avec un second album nommé Treasure House, un voyage musical qui promet d’être bouleversant.

Loin des épopées psychédéliques des débuts, Cat’s Eyes ira piocher dans la pop maximaliste et complètement romantique comme en juge l’introduction éponyme et délicate de 2 minutes à la harpe et aux cordes luxueuses chantée par Faris. S’en suit l’ensorcelant « Drag » mettant en valeur la délicate voix de Zeffira ainsi que les arrangements captivants nous ramenant cinq décennies en arrière tout comme le splendide « Chameleon Queen » avec un festival d’harmonium et cuivres en premier plan sans oublier les vocalises renversantes de la canadienne et le chant élégant du britannique.

On sent tout de même l’influence de Rachel Zeffira tout au long de ce Treasure House. On savait déjà que la mamzelle avait plongé dans la pop sixties depuis toute petite, donc ce n’est pas un hasard qu’on retrouve de tout cela sur l’énergique « Be Careful Where You Park Your Car » (qui tombe un peu comme un cheveu dans la soupe) ou encore sur l’onirique « Everything Moves Towards The Sun » dont la mélodie ressemble furieusement à « Myth » de Beach House. Mais Faris Badwan n’est pas en reste non plus, la preuve, il ira ajouter sa touche personnelle sur le krautrock hypnotique de « Standoff ». Mais la dernière partie de l’opus sera celle qui marquera les esprits de par son côté calme et baroque, à savoir les succulents « The Missing Room », « Girl In The Room » et sa conclusion épique aux cordes parfaitement bien maîtrisées ou encore le mystique « We’ll Be Waiting » qui auraient pu faire office d’une bande originale d’un film épique ou dramatique au choix. Ce voyage vers le merveilleux atteint son paroxysme sur la conclusion vaporeuse au piano nommée « Teardrops » qui clôt la cérémonie d’une façon solennelle.

Même si on aurait préféré entendre les deux protagonistes se partager le micro sur un même morceau, on ne peut qu’acquiescer le côté yin et yang de Cat’s Eyes. Entre la noirceur désabusée de Faris Badwan et la luminosité éclatante et orchestrale de Rachel Zeffira, il n’y a qu’un pas et le résultat fait fureur sur Treasure House riche en émotions.

Note: 8/10