Si la scène folktronica arrive à se faire une place, c’est en partie grâce à Beth Orton. La chanteuse/guitariste britannique brille d’albums en albums jusqu’à atteindre le sommet avec ses albums Comfort Of Strangers en 2006 et Sugaring Session en 2012 orientés folk traditionnel. Vingt ans après son premier chef-d’oeuvre Trailer Park, elle montre qu’elle reste la digne représentante de ce courant avec son nouvel opus Kidsticks.
Co-produit par Andrew Hung de Fuck Buttons, Kidsticks voit l’occasion pour Beth Orton d’allier English folk et sonorités électroniques pour un résultat pour le moins détonnant et j’en veux pour preuve les reverbs de guitare et le beat quasi-R&B de « Snow », la ligne de basse dantesque du disco futuriste « Moon » ou encore la trip-hop hypnotique de « Petals » avec son final apocalyptique à base de riffs psychés et d’une batterie déchaînée.
Passé les sonorités new wave de « 1973 » et de « Wave » (avec les chœurs signés Chris Taylor de Grizzly Bear et il joue de la basse sur « Snow » FYI), on enchaîne directement avec l’aérien « Dawnstar » où l’interprétation de la Britannique est sans fioritures. Assurément LE temps fort riche en sincérité de Kidsticks. Et plus on avance dans l’opus, plus l’ambiance se fait plus détendue et plus sereine comme le soft-rock somptueux de « Falling », le spoken-word étonnant « Corduroy Legs » (et sa magique partition de piano) sans oublier la soul synthétique de « Flesh & Blood » qui nous montre qu’elle sait toucher à de nombreux styles.
Après deux derniers albums très folk, Beth Orton revient aux sources avec Kidsticks mais à une différence près. Avec l’aide de Andrew Hung (mais aussi de George Lewis Jr., Guillermo Brown, Chris Taylor, Lucky Paul…), elle se réinvente et sort de l’ordinaire pour viser toujours plus haut que d’habitude avec sa voix de velours et des compositions totalement prenantes.
Note: 7.5/10