L’été 2016 était placé sous le signe de l’emo, enfin aux States. Car un nouveau groupe émerge de ce courant nommé Blowout. Venu tout droit de Portland, le quatuor est composé de Laken Wright (chant, basse), Travis King (guitare), Brennan Facchino (guitare) et de Nick Everett (batterie) et a publié quelques EPs sur leur Bandcamp. Les voilà en train de plonger dans le grand bain avec un premier album No Beer, No Dad réservé aux éternels amoureux de l’emo.
Après une courte introduction où on entend des éclats de rire de Laken Wright et le groupe s’installer, ils attaquent d’emblée avec des brûlots à mi-chemin entre indie rock revival des années 1990/power-pop percutant comme « Cents Cents Money Money », « Indiana » ou encore « Fuck Slang ». Les riffs de guitare sont aussi bien bruts sue mélodiques et la section rythmique est plus solide que jamais et est soutenu par la voix envoûtante et angélique de la mamzelle Laken, alors que je m’attendais à une voix plus brutale, plus théâtrale pour ce genre de musique mais soit. C’est plutôt pas mal au final.
De très bonnes trouvailles sont à souligner dans ce No Beer, No Dad, à commencer par le très mélodique « Guts Grown Up », l’excellent final instrumental de l’entêtant « Thrashy » sans oublier un « 1 I Want » au début calme faisant place à une fin bien agressive avec toujours la voix grâcieuse mais malheureusement inaudible de la bassiste. Et c’est justement ça le gros défaut de No Beer, No Dad. Les compositions envoient du tonnerre mais putain, on n’entend pas grand chose à ce qu’elle raconte (le résultat est flagrant sur le pourtant pas mal « King PP » où le guitariste joue les « screamos » sans son mic branché). C’est dommage parce qu’elle retranscrit parfaitement la jeunesse blasée qui a tendance à procrastiner, sa solitude qui la ronge de jour en jour. Ou peut-être est-ce volontaire, peut-être veut-elle montrer d’une autre façon sa timidité et sa confiance en soi, cet interprétation est possible. Quoi qu’il en soit, ce premier album est plutôt de bonne facture mais espérons à ce que Laken Wright lâche du lest au niveau de la performance car elle a un joli coffre de voix.
Note: 7.5/10