Requin Chagrin – Requin Chagrin

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Nota bene: cette chronique fut rédigée au mois de mai dernier lorsque Requin Chagrin n’était pas encore tout à fait connu mais n’a jamais été publiée auparavant (ça arrive, suite aux nombreuses demandes que je reçois par mail chaque jour d’ailleurs). Elle a donc été mise à jour au mois de novembre, vu l’incroyable parcours qu’a pu faire ce groupe cette année et on les félicite pour le prix du Fair 2017.

La Souterraine est vraiment le repère idéal pour dénicher des perles rares en tant que pop française. C’est vrai, on a pu découvrir pas mal d’artistes et de groupes connus ou reconnus. Et un groupe du nom de Requin Chagrin est prêt à prendre l’assaut la scène indie française avec un premier album du même nom (publié en septembre 2015 sur le Bandcamp de La Souterraine mais réédité au mois d’avril sur le label Objet Disque). Et vous allez comprendre pourquoi.

Tout d’abord, Requin Chagrin nous vient tout droit de Paname et est composé de la varoise Marion Brunetto, batteuse du groupe Guillotines qui est la tête pensante du projet qu’on retrouve au chant et à la guitare. Elle est accompagnée de Grégoire Cagnat (basse), de Yohann Dedy (claviers) et de Romain Mercier-Balaz (batterie). Et à l’écoute de ce premier opus, on pense à une fusion entre à une pop française ensoleillée des 60’s, aux accents new wave des 80’s mêlées aux relents quelque peu shoegaze et indie rock revival des 90’s, le tout sur un lit de dream-pop. Tout ça en même temps sur ces neuf morceaux solides et éthérées, rien que ça. Addictions garantis dès les premiers morceaux « RC » et « Poisson caractérisés par ses riffs de guitare surf, ses notes d’orgue old school et des rythmes plutôt nonchalantes. Ajoutez cela à la voix presque grave et désabusée sous fond de reverbs de Marion et vous planerez très rapidement.

Impossible de ne pas se repasser en boucle des pépites de garage-pop/surf-pop comme « Adélaïde », « Le chagrin » et « Riviera » qui pourraient coiffer des groupes US comme Real Estate au poteau. C’est dire que Marion et ses acolytes y vont jambon question inspiration et pourtant, c’est exécuté avec justesse et précision. Qu’il est bon de planer sur les splendides ballades oniriques que sont « Alysson » (les vocaux de la varoise sont à tomber par terre) et « Rosa », et ça aussi, on se les repassera en boucle. Et toutes ces recettes font qu’on a l’impression d’écouter un disque indie rock américain de 2015-2016 encensé par Stereogum. Et pourtant, ça vient de chez nous et c’est ça qui est encore fort ! Requin Chagrin a sans doute tué le game avec ce premier opus sensationnel et intemporel qui est non seulement idéal pour cet été mais pour chaque saison. On attend plus que leur percée dans l’Hexagone (et peut-être une percée chez Stereogum ?).

Note: 9/10

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