En surfant récemment sur le Bandcamp du label Run For Cover Records, j’apprends avec des mois de retard que Pity Sex n’est plus. Bon pas tout à fait, mais plusieurs sources indiquent que le quintet indie rock d’Ann Arbor est en hiatus pendant une durée indéterminée. C’est dommage, vu que leur second album White Hot Moon paru en avril dernier n’était pas si mal en vrai.
Britty Drake et Brennan Graeves, tous les deux au chant et à la guitare ainsi qu’Anthony Huebel à la guitare, Brandan Pierce à la basse et Sean St. Charles à la batterie, aiment mélanger toutes sortes de styles musicaux pour un résultat détonnant. On a vu ce que ça a donné avec leur premier album Feast of Love en 2013 et c’est exactement la même chose pour ce White Hot Moon dont le groupe de Michigan se vante d’avoir beaucoup écouté Sonic Youth et Yo La Tengo lors de sa conception.
Tantôt emo (« Bonhomie », « Dandelion »), tantôt shoegaze (« A Satisfactory World For Reasonable People », « Burden You »), tantôt pop-punk (« Orange and Red », « September »), le quintet impressionne de A à Z. Il est important de souligner les harmonies et interactions vocales du duo Drake/Graeves soufflant à la fois le chaud et le froid soutenues par les riffs de guitare aussi bien fuzzy que jangly qui fait de White Hot Moon un disque passionnant et intimiste. Mais la véritable MVP de l’album, c’est Britty Drake qui arrive à nous toucher en plein cœur comme sur le magnifique « Plum » où elle nous raconte la perte de sa mère de façon touchante et pudique. Tandis que Brennan Graeves use de métaphores, Britty va droit au but et sa voix doucereuse y est pour beaucoup notamment sur l’enivrant « Pin A Star ».
Voilà donc pour ce second (et dernier ?) album de Pity Sex plein de sincérité. Le quintet d’Ann Arbor a pris pas mal de risques sur cet opus plus solide et passionnant qu’à l’accoutumée. A la fois brutal et sensible, White Hot Moon sera surement leur lettre de noblesse et on espère sincèrement qu’ils vont revenir très vite.
Note: 7.5/10