Sam Evian ne vous dira pas grand chose mais sachez qu’il s’agit du pseudonyme de Sam Owens. Il officie également dans le groupe indie rock Celestial Shore mais pour un temps, il décide de s’éclater en solo pendant un petit moment. Autant vous dire que son premier essai solo Premium est plutôt une bonne réussite et le label Saddle Creek a encore une fois misé sur le bon cheval.
Qualifiant sa musique de « rêve analogique dans un monde digital », le natif de Brooklyn a un sacré béguin pour les ambiances 60’s-70’s et ses influences se ressentent parfaitement sur ce premier opus. Et on le sent incroyablement inspiré avec le spectre Laurel Canyon de « Sleep Easy » avec son avalanche de slide guitar et de la voix perchée et éthérée de notre hôte. Premium regorge pas mal de perles du même acabit comme les ballades rêveuses de « Cactus » et de « Big Love » qui vous mettront à l’aise très rapidement.
Appelez ça de l’indie yacht rock si vous voulez mais avec la tête pensante de Celestial Shore, attendez-vous à être retourné. Ce premier album traverse les décennies sans aucun problème notamment vers les 80’s sur les synthés vintage du groovy « Dark Love » ponctués d’un solo de saxophone déjanté à la fin signé Eddie Barbash, la soul sensuelle de « I Need A Man » qui est un plaidoyer contre le sexisme dans l’industrie du disque ou encore le rétrofuturiste « Summer Running ». Sam Evian délaisse même le micro pendant un moment sur la pop psychédélique « Carolina » où il utilise sans pudeur le vocoder pour un résultat sans équivoque.
Vous l’avez compris, Premium est un sacré premier album mignon et agréable à écouter de la part d’un musicien intrépide qui sort de sa zone de confort pour nous étonner. On est à mille lieues de l’univers de Celestial Shores mais ça reste de très bonne facture en raison de son côté intemporel.
Note: 9/10